« Près de 1000 créations nettes d’emplois dans deux ans»


Elu président de Limoges Métropole le 8 juillet 2020, Guillaume Guérin avait placé sa mandature sous le signe de la gouvernance partagée. A mi-mandat, le concept semble avoir trouvé sa vitesse de croisière avec des projets réalisés ou engagés.

technopole ESTERCorinne Merigaud | Aqui

Parmi les projets en cours, la technopole ESTER sera rénovée d'ici à trois ans après le vote d'une enveloppe de 20 millions d'euros par les élus de Limoges Métropole.

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 16/11/2023 PAR Corinne Merigaud

Balayant le clivage droite gauche, le jeune président (33 ans) de l’agglomération de 200 000 habitants avait annoncé la couleur après son élection à la tête de Limoges Métropole. Décision pas facile à admettre notamment par certains élus de son propre clan. « On ne peut pas gérer une intercommunalité comme on gère un conseil municipal ou un Département estime-t-il, il n’y a pas un bloc majoritaire et un bloc minoritaire mais une somme de maires et de conseillers communautaires élus qui sont tous légitimes dans leur mandat. »

Le président de Limoges Métropole souhaitait une gouvernance constructive et apaisée, après la mandature houleuse de son prédécesseur. Pour cela, la rédaction d’un pacte de territoire a permis de fixer une feuille de route au-delà même de sa mandature. Deux axes ont été retenus : le développement économique et la durabilité, sans nier les faiblesses et les atouts de l’aire urbaine, à commencer par son enclavement. Mais forte de sa « qualité de vie en termes d’air, d’eau et d’environnement, une qualité de service public et le tissu associatif le plus dense de France. » Pour financer et maintenir la qualité du service public, il a fait du développement économique le levier pour pallier deux réformes nationales qui ont, selon lui, entraîné une perte de population ; le départ de l’Armée en 2011 et la réforme des régions qui a fait perdre à Limoges son statut de capitale régionale et près d’un millier de fonctionnaires et de services de l’État au profit de Bordeaux.

Soutenir les entreprises

Seule alternative à ses yeux, attirer de nouveaux habitants en misant sur les atouts d’un territoire encore préservé et en créant des emplois. « Le développement économique est la seule façon de sanctuariser le financement des services publics, la priorité était la création d’emplois, mais malheureusement, je n’ai pas été aussi vite que j’aurais voulu », admet Guillaume Guérin. Cependant, des annonces sont à venir à propos d’entreprises qui devraient s’installer et amener « entre 200 et 300 emplois pour l’une et entre 350 et 500 emplois pour l’autre » dans les deux ans. On va créer près d’un millier d’emplois nets avec ces beaux projets pour lesquels je suis optimiste et confiant. Nous sommes en passe de réussir notre pari sur ce territoire.» L’objectif est aussi d’accompagner les filières dans lesquelles le territoire se démarque : cycle de l’eau,  nanotechnologies et hyperfréquences.

Autre pilier du développement économique, la technopole ESTER, inaugurée en 1993, bénéficiera d’une enveloppe de 20 millions € pour rénover sa coupole et certains équipements. Les travaux seront engagés en 2025 et 2026. Sur ce site, un bâtiment dédié aux start-ups sera construit (3,5 millions €) « pour aller au bout de leur éclosion et les arrimer sur le territoire ».

Guillaume GuérinLimoges Métropole

Président de Limoges Métropole le 8 juillet 2020, Guillaume Guérin a fait le point sur les projets et réalisations à mi-mandat.

Différents dispositifs ont été initiés afin de soutenir le développement des entreprises, comme celui favorisant la transformation numérique assorti d’un accompagnement de 2 millions. Un dispositif pour les entreprises résiliantes sur la ressource en eau a été créé en accord avec le label Limoges Métropole territoire en transition hydrique. Les entreprises peuvent aussi bénéficier de subventions pour leurs projets immobiliers ou dans le cadre du dispositif « Champion du territoire ».

Cependant, un sujet d’inquiétude se profile avec la mise en place de la loi Zéro artificialisation nette des sols qui oblige la collectivité à une veille foncière afin de sanctuariser des terrains à construire. « Sur la zone d’activités de la Grande Pièce, les terrains partent à une vitesse phénoménale constate-t-il. On n’a quasiment plus un terrain disponible, nous sommes extrêmement sollicités pour l’implantation de nouvelles structures et entreprises, preuve d’un certain dynamisme. »

En marche vers la décarbonation 

Sur le volet de durabilité, des investissements sont en cours ou envisagés pour créer des emplois dans le domaine de la transition énergétique. Au Palais-sur-Vienne, sera créé l’écopôle ASTER, un village de production d’énergies renouvelables associant méthanisation, photovoltaïque et pyrogazéification « pour être parmi les aires urbaines pionnières en matière de production et de consommation d’énergies renouvelables » ambitionne-t-il. Cela se traduira, d’ici 2030, par une décarbonation de la flotte de transport en commun avec des bus qui carbureront à l’électricité ou à l’hydrogène. « C’est un choix politique fort et un marqueur qui permet de faire du bon marketing territorial et de capter de nouvelles populations, ce ne sont pas des gadgets. » La collecte des déchets ménagers a été également décarbonée avec zéro émission de gaz à effet de serre.

En outre, la centrale énergie déchets sera remplacée par une unité de valorisation énergétique « plus sûre, 100 % propre et qui pourra alimenter un réseau de chaleur assure-t-il. La connexion à venir des deux réseaux de chaleur de la ville permettra de raccorder plus de 14 000 logements et environ 35 000 personnes avec une facture énergétique contenue. » Quant au projet de bus à haut niveau de service (BHNS), il est toujours dans les cartons avec une mise en service programmée en 2030 ou 2032.
Au total, la gouvernance partagée semble porter ses fruits, « les budgets ont été votés à l’unanimité, à 98 %, et c’est une première. Il s’est passé une révolution. On est passé d’une intercommunalité de gestion à une intercommunalité de projets avec plus de compétences qu’il y a dix ans. »

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