La Gironde lance une plateforme collaborative d’aide aux réfugiés

L’arrivée prochaine des réfugiés sur le sol girondin (comme l’a voulu la Commission Européenne avec l’accueil de 24 000 nouveaux réfugiés sur l’ensemble du territoire français) devrait se faire en priorité sur les communes volontaires. Mis en ligne ce jeudi, le site internet « Solidarité Réfugiés Gironde » propose donc aux habitants du territoire une plateforme collaborative et solidaire. Principalement ouvert à quatre publics (citoyens, entreprises et collectivités qui peuvent proposer des dons de nourriture ou de services et une mise à disposition de locaux ; associations qui font remonter les besoins pour un accueil des réfugiés plus efficace).

Le but étant bien sûr d’anticiper l’arrivée des 700 à 800 réfugiés qui devraient arriver en Gironde dans les prochaines semaines. Comme le souligne Jean-Luc Gleyze, président du Conseil départemental, « l’État reste pilote et premier coordinateur de cette initiative lancée par le département. Le volume de réfugiés accueilli en Gironde représentera 0,305% de la population totale du département, on est donc loin d’une vague d’immigration comme certains le disent. Nous voyons des initiatives sociales et citoyennes émerger, c’est pour cela que nous avons voulu apporter notre contribution pour trouver les bonnes solutions aux bons endroits en fonction des besoins », affirme l’élu.

Site express pour situation expressLa Métropole, de son côté, a déclaré son intention de mettre en place un numéro vert à destination de tous pour traiter les différentes questions et demandes particulières pour ces réfugiés « aux parcours de vie particuliers, meurtris et secoués par leur voyage ». Un numéro unique qui, comme le souligne Matthieu Rouveyre, élu départemental, risque « d’être assailli de demandes et très vite engorgé. Le but du site, c’est de permettre à chacun d’anticiper les réponses aux questions ». Concrètement, le site s’articule autour de trois axes : le premier permet de déposer une offre ou une demande (le site sera modéré et géré en interne, tout comme l’a été sa conception réalisée en 48 heures) , le second permettra de visualiser les initiatives sur l’ensemble du département. Enfin, le troisième permettra de créer un « parcours social du réfugié » au cas par cas pour aider les associations et les particuliers à gérer les différents cas.

Des fonctionnalités qui vont s’étoffer Le site ne propose pour l’instant pas la totalité de ses fonctionnalités, il est amené à évoluer dans les prochaines semaines. Un nouvel espace, sous la forme d’une carte départementale, permettra de retrouver toutes les actions de solidarité déjà engagées. Un référentiel de l’accueillant sera élaboré (notamment sur les questions scolaires, l’accès aux soins ou encore l’insertion sociale), et une mise à contribution des services départementaux (PMI, logement-habitat) pourraient également aider à trouver des réponses adaptées à chaque profil. Le président du Conseil départemental a par ailleurs confirmé que Gironde Habitat a déjà manifesté son intérêt de mettre à disposition un certain nombre de ses locaux.

La Gironde, un précurseur ? Samedi, une réunion entre le Ministre de l’Intérieur et les communes permettra d’apporter les consignes de l’Etat au niveau local, mais le département a déjà pris les devants. « Cet outil est adaptable aux consignes à venir », souligne le président du Conseil départemental. Et cette première initiative girondine suscite déjà de l’intérêt ailleurs. « Aujourd’hui, d’autres communes sont déjà intéressées pour mettre en place ce type de dispositif, avec un logo qui pourra bien sûr s’adapter à chacun ». Le site girondin n’est donc pas une exclusivité mais compte bien être une réelle impulsion dans la mécanique d’accueil. Le département tiendra d’ailleurs une première réunion avec plusieurs associations locales la semaine prochaine pour faire un premier bilan des propositions.

Pour l’heure, aucune réponse concrète n’est apportée à la question de l’engorgement déjà conséquent des logements sociaux et des dispositifs d’accueil (les polémiques sur le nombre de places très restreint cet hiver en ont d’ailleurs souligné les failles). Pourtant, le département reste confiant. « Nous comptons bien capitaliser sur ce service pour proposer et apporter des réponses en matière d’action sociale. Si le site existe, on peut imaginer qu’il va durer pendant quelques temps, avec de nouveaux besoins à combler en fonction de l’évolution de la situation de ces réfugiés ». Cela dit, de l’aveu même de Jean-Luc Gleyze, les propositions de logement déjà déposées sont « plutôt des hébergements d’urgence ».

Le site Solidarité Réfugiés du Conseil Départemental de la Gironde