Pesticides dans l’alimentation : la France, le mauvais élève de l’Europe


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Pesticides dans l'alimentation : la France, le mauvais élève de l'Europe

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 23/03/2013 PAR Nicolas César

La France a du mal à se passer des pesticides dans l’agriculture. C’est le premier pays consommateur en Europe, sa consommation a augmenté de 2,5% en 2011. Une hausse à contre-courant du plan Ecophyto, lancé en 2008 lors du Grenelle de l’environnement, qui entend diviser par deux l’usage d’ici 2018. Et ce alors, qu’une enquête de l’EFSA vient de confirmer la présence importante de résidus de pesticides dans l’alimentation. La contamination reste à un haut niveau. 65% des fruits et 39% des légumes contiennent des résidus en moyenne en Europe. Le vin aussi est pointé du doigt. La filière représente 20% des pesticides utilisés en agriculture, alors qu’elle ne pèse que 2% des surfaces agricoles. Localement, « une étude menée par Générations Futures, spécialiste des effets des produits phytosanitaires sur la santé et l’environnement, et le laboratoire d’analyses Kudzu Science, dans les vignobles de Listrac-Médoc, a montré la présence accrue de résidus d’herbicides, d’insecticides et de fongicides chez les quinze salariés qui se sont prêtés à l’étude », rapporte Patrick Maupin, coordinateur de Greenpeace à Bordeaux.

Quelles alternatives aux pesticides ?« Il existe par exemple du purin d’ortie qui est très efficace et écologique, mais le problème est qu’en France, ces produits « alternatifs » ne sont pas inscrits au catalogue officiel réglementaire. Et l’agriculteur n’a pas le temps de le fabriquer », explique Jean Thévenot, référent agriculture durable à Greenpeace Bordeaux. En Allemagne, la législation est plus souple et ce produit est bien plus utilisé par les agriculteurs. « En France, le lobby des grands groupes est très puissant. Sur ce type de produits, qui, en plus, coûtent moins chers que les pesticides, ils ne pourraient pas déposer de brevets. En Allemagne, ce sont des petites PME qui commercialisent le purin d’ortie », précise-t-il.


Cette semaine s’inscrit dans un contexte particulier. Pour la première fois, l’Etat a été condamné jeudi 21 mars par la Cour d’appel de Nancy à indemniser un agriculteur qui avait développé un cancer provoqué par des substances toxiques contenues dans des pesticides et herbicides. L’Etat peut ensuite se retourner contre les fabricants des produits toxiques. Au-delà de notre santé, les conséquences sur les abeilles et la biodiversité sont dramatiques. « Depuis que les pesticides sont interdits en Italie, le nombre d’abeilles a fortement augmenté et la production agricole du pays n’a pas baissé », conclut Jean Thévenot. L’association a donc lancé une pétition pour demander à l’Union Européenne l’interdiction de trois classes de produits dits « néonicotinoïdes », particulièrement dangereux pour les abeilles et les insectes pollinisateurs.

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