Partez à l’aventure dans la peau d’un bourdon


Le studio Bordelais Collective Adventure vient de sortir La Plaine des Bourdonnements, jeu de rôle écrit par des joueurs devenus éditeurs, qui se veut accessible et coloré.

Léo Marchandon | Aqui

Laura et Jérémy sont les co-fondateurs du studio Collective Adventure, et également les co-auteurs du premier jeu : La plaine des bourdonnements.

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 21/07/2023 PAR Léo Marchandon

Jérémy Buisson, développeur informatique, est originaire de Limoges. Laura Degracia, Marseillaise, vient du marketing et de la communication. Ils se sont rencontrés en entreprise il y à 12 ans et ensemble, ils ont co-fondé Collective Adventure, leur propre éditeur de jeux de société, au travers duquel ils viennent de publier La Plaine des Bourdonnements, premier né de leur gamme de jeux de rôles Roletime.

C’est Jérémy, roliste depuis ses 14 ans, qui a initié Laura à ce monde. « Quand il m’a dit qu’il faisait du jeu de rôle, je m’imaginais ça dans des caves, déguisés … je ne connaissais pas du tout et j’avais beaucoup de clichés en tête ». Elle découvre à son tour sa passion avec une partie de Donjons & Dragons, le jeu de rôle historique. « Un énorme coup de coeur. Je me suis demandé, comment c’était possible que ça ait une telle image de divertissement obscur ? ».

Le jeu de rôle, Jérémy l’utilise même au travail, avec ses équipes. « C’est un monde qui porte des valeurs de cohésion, de collaboration. Ça demande de composer avec les points forts et les points faibles de chaque personnage pour arriver ensemble au but ».

à 30 ans, vous n’avez pas autre chose à faire de votre vie?

Le passage du jeu à la création ne s’est pas fait immédiatement. « Le déclic, on l’a eu en passant la trentaine », raconte Laura. La réaction d’un proche, -« à 30 ans, vous n’avez pas un peu autre chose à faire de votre vie ? » – sera le point de bascule. Une réaction qui les interpelle, et au final les confirme dans leur intuition : jouer est utile. « Jouer permet d’ouvrir des discussions, d’animer des soirées. C’est hyper puissant. Et pourquoi arrêter de jouer à 30 ans ? Pourquoi cette date limite ? »

Les héros du jardin

La singularité de leur jeu, La Plaine des Bourdonnements, est qu’on n’y incarne que des insectes pollinisateurs. « On a travaillé avec le laboratoire d’éco-entomologie. Dans le jeu, il y a pas mal d’informations scientifiques qui sont devenues des éléments de jeu », révèle Laura avant de poursuivre, « typiquement, une des caractéristiques du bourdon est l’endothermie : il génère sa propre chaleur, ce qui lui permet de sortir par des températures plus basses que les autres insectes. Dans notre jeu, le bourdon druide a la compétence endothermie, qui lui permet de régénérer des points de vie ».

L’idée de mettre en jeu les pollinisateurs ne sort pas de nulle part : Laura a été bénévole pour une association qui organisait des ateliers autour de l’apiculture raisonnée. « Le soir quand je rentrais, je racontais à Jérémy l’organisation impressionnante à l’intérieur des ruches. Le bourdon, c’est un super warrior de pollinisateur. C’est comme ça qu’on a commencé à imaginer le tout premier insecte, le bourdon druide ».

« Je n’aime pas les univers comme Le Seigneur des Anneaux, on l’a entendu plein de fois », explique Jérémy. Pourtant, La Plaine des bourdonnements reprend les codes de l’heroic fantasy : les quêtes sont bravées par des personnages qui sont des bardes ou des mages. « Le fait que le jeu évoque des insectes que l’on peut voir dans le jardin avec, peut-être, un style graphique plus réaliste, ça permet d’ouvrir la porte à des familles à qui on n’aurait pas pu faire jouer une elfe ou un orque », sourit-il.

Un jeu accessible

La Plaine des bourdonnements n’est pas un serious game et reste avant tout un jeu. Plus une porte d’entrée qu’un outil de sensibilisation, les joueurs curieux pourront aller creuser pour voir la réalité derrière la fiction. « On n’est pas des professionnels de la sensibilisation », reconnaît Laura. « Le jeu, c’est pour nous un moyen de réaliser notre mission sociale, de créer de la conversation autour de sujets qui sont souvent traités de façon soit moralisatrice, soit anxiogène. Le jeu, c’est un vrai levier pour intéresser les gens ».

Il a fallu un an de conception et près de 300 playtests en ludothèque ou avec des associations pour aboutir à la boite qui est officiellement sortie début juin, après une campagne Ulule de financement participatif. Jérémy explique avoir « gardé le principe de meneur ou meneuse de jeu, qui est à la fois arbitre et narrateur de l’histoire, en mettant à disposition un livret d’aventure. C’est assez guidé, un peu comme les Livres Dont Vous Etes Le Héros. On a vraiment fait en sorte que ce soit simple pour des personnes qui n’en ont pas l’habitude. »

A l’instar de Donjons & Dragons, on y retrouve les fiches personnages, l’inventaire d’outils et compétences et le Dé 20, symbole du jeu de rôle. Autant d’éléments qui se présentent sous la forme d’un paquet d’une centaine de cartes. « Plutôt que d’avoir des fiches complexes, trop chargées, ça permet de comprendre facilement quelle action on peut faire, quelles ressources on a à sa disposition. Sur les playtests, ça a beaucoup aidé les joueurs qui découvraient le jeu de rôle ».

Infos pratiques !

Roletime – La plaine des Bourdonnement – à partir de 10 ans

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