Papillomavirus : vaccin gratuit au collège dès la rentrée


Avec un temps d’avance sur le niveau national, la Nouvelle-Aquitaine lance sa campagne de vaccination de lutte contre le papillomavirus humain (HPV) au collège. Les 70 000 élèves des classes de 5ème de la région seront concernés dès la rentrée 2023.

Couverture vaccinale contre le papillomavirus en Nouvelle-Aquitaine chez les filles : 46% (contre 41,5% en France) et chez les garçons : 9% (contre 8,5% en France)KeyOp média - Leslie Casties

Pour lutter efficacement contre le HPV, l'Organisation Mondiale de la Santé préconise une couverture vaccinale à 90% (schéma vaccinal avec 2 doses). En France on en est encore loin. C'est tout l'enjeu de la campagne de vaccination qui va se déployer dès la rentrée en Nouvelle-Aquitaine.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 09/06/2023 PAR Solène MÉRIC

Fin février en Charente, Emmanuel Macron annonçait la généralisation au collège de la vaccination HPV, mais c’est en Nouvelle-Aquitaine « que l’initiative est née en premier » sous l’impulsion de l’ARS en collaboration avec le rectorat et l’Assurance maladie, indique Benoît Elleboode, Directeur Général de l’ARS Nouvelle-Aquitaine. « Un temps d’avance », qui permet le lancement de la campagne dès ce mois de juin.

La première étape vise à informer les parents des élèves néo-aquitains actuellement en classe de 6ème sur le virus, le vaccin et le dispositif qui se met en place. « Ils seront contactés par leur collège soit par le biais des espaces de travail numériques soit par le biais de leur messagerie numérique », indique Christophe Nayl, principal du collège de Bourran à Mérignac.

Simplicité et gratuité

C’est en septembre que sera recueilli le consentement des parents, toujours par voie numérique, pour passer à l’étape du vaccin « dès octobre ou novembre », précise Benoît Elleboode. Une première dose faite au sein même de l’établissement qui sera suivie d’une seconde, six mois plus tard, entre avril et juin.

La simplicité se veut être un des deux atouts de cette campagne de vaccination, selon les partenaires. « Ça évite aux parents de courir chez le pharmacien puis chez le médecin puisqu’une fois l’accord donné, tout se fait au collège ». Autre atout et pas moindre : la gratuité. En effet, si le vaccin est d’ores et déjà recommandé aux filles (depuis 2007) et aux garçons (depuis 2021) âgés de 11 à 14 ans, avec des possibilités de rattrapage jusqu’à 19 ans, le reste à charge de la vaccination est de 76 € pour les familles qui n’auraient pas de mutuelle. Avec la campagne de vaccination proposée, « les parents n’ont rien à payé, ni d’avance de frais à faire », pointe le directeur de l’ARS. Une manière de garantir « l’égalité sociale et territoriale de tous les collégiens » dans la prévention de la contamination et d’affirmer « le rôle de l’école en tant que promotrice de santé », insiste la rectrice de Nouvelle-Aquitaine Anne Bisagni-Faure.

Les 6 400 cancers, c’est sans compter les centaines de milliers de cas de maladies parfois invalidantes qui peuvent être provoquées par ce virus

Il faut dire que l’enjeu en terme de santé publique est d’importance. Cancer du col de l’utérus, de l’anus, de la gorge ou du pénis, en France 6 400 nouveaux cas de cancer sont déclarés chaque année en lien avec le papillomavirus. Des symptômes de cancer qui apparaissent 10 à 30 ans après la contamination, elle-même généralement survenue lors des premiers rapports sexuels, et pas uniquement chez les femmes : 25% de ces cancers touchent les hommes. « Et c’est sans compter les centaines de milliers de cas de maladies parfois invalidantes qui peuvent être provoquées par ce virus », pointe Benoît Elboord.

Au regard de ces chiffres, et d’une imparfaite protection assurée par le préservatif face à cette infection sexuellement transmissible, le vaccin, « efficace à presque 100 % s’il est inoculé avant les premiers rapports sexuel », s’impose comme l’unique voie de protection.

Efficacité prouvée

Si la Nouvelle-Aquitaine est pionnière après une première expérimentation partielle en région Grand Est, la France a en réalité un certain retard dans cette décision de généralisée ce vaccin. La méthode de la vaccination au collège a déjà vu son efficacité prouvée, comme en Australie ou Nouvelle Zélande, qui grâce à ce type de dispositif mis en œuvre sur plus d’une dizaine d’année semble avoir réussi à « éradiquer le virus sur les générations vaccinées », admire Benoît Elboode.

Il y a un recul suffisant pour affirmer l’excellent profil de sécurité du vaccin HPV

Quant aux inquiétudes que le vaccin pourrait susciter, le directeur général de l’ARS se veut rassurant. « Près de 600 millions de doses de vaccins ont été injectées à travers le monde depuis plus de 10 ans, c’est un recul suffisant pour affirmer l’excellent profil de sécurité du vaccin HPV. Par ailleurs contrairement au virus du Covid qui a beaucoup muté, le HPV ne connaît pas de telles mutations, un élément de plus pour assurer de sa sureté et son efficacité », ajoute-t-il.

Concrètement 22 centres de vaccination, pré-existant ou constitués pour l’occasion se rendront, en équipe mobile, dans les 644 collèges néo-aquitains, pour procéder aux vaccinations. Sur les 70 000 élèves ciblés,  l’ARS vise un taux de vaccination via ce dispositif de 25% des élèves pour la première année. « Certains préféreront se rendre chez leur médecin de famille, d’autres seront déjà vaccinés, et surtout, il faut que le système se rôde, que l’information circule. Par ailleurs, nous envisageons de combler les trous dans la raquette, en lançant dans 4 ans un dispositif identique pour les élèves de terminale », annonce-t-il. 

Infos pratiques !

La campagne de vaccination sur internet : www.vaccination-hpv-nouvelleaquitaine.fr

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3 Comentaires

3 commentaires

  • M ERIC SOUBIE, le 12/6/2023 à 14h21

    Merci d’avoir répondu. Quant à cette proposition, les parents jugeront .


  • Solène MÉRIC, le 12/6/2023 à 10h55

    Bonjour Monsieur,
    et merci de votre réaction. Comme précisé dans notre article, nous soulignons ici que le vaccin au collège n’est pas obligatoire. Les parents gardent en effet plusieurs options :
    – refuser de faire le vaccin (la vaccination HPV est une recommandation, pas une obligation)
    – procéder au vaccin chez leur médecin généraliste ou auprès d’un infirmier ou d’une infirmière si les parents souhaitent être présents

    Votre remarque nous permet de préciser un point important : dans le cas où le vaccin serait réalisé au collège après consentement écrit des deux parents, ceux-ci partagent aussi sur un espace numérique sécurisé les antécédents médicaux de leurs enfants (et famille si nécessaire). Ces derniers doivent également amener leur carnet de santé à l’infirmier, médecin ou sage-femme du centre de vaccination mobile qui procèdera au vaccin au sein de l’établissement scolaire.


  • M ERIC SOUBIE, le 10/6/2023 à 12h18

    Une vaccination est un acte médical qui doit être correctement évalué par un professionnel qui connaît parfaitement les antécédents médicaux de la famille et de l’enfant . En raison de cela, elle ne peut se faire que chez son médecin traitant et par personne d’autre. De plus il n’est pas question que ce geste médical soit pratiqué en dehors de la présence des parents.


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