Osaka le 25 août 2007 : in vino veritas…
Osaka, ville des championnat du Monde d’athlétisme, dans un endroit un peu isolé, proche d’une des baies enlaçant la ville et légèrement décalé de l’activité grouillante des grandes villes japonaises. Il est minuit passé le jour de leur arrivée au pays du Soleil levant lorsque deux « suiveurs » de cet évènement planétaire à la recherche d’un endroit pour se restaurer se retrouvent dans une de ces petites ruelles typiques des abords de ports locaux. Une dizaine de gargotes se découpent dans l’obscurité et malgré le côté un peu glauque de l’endroit, l’une d’entre elles attire un peu plus l’œil curieux de deux âmes en mal de restauration. La porte s’ouvre sur une ambiance digne des plus grandes scènes surréalistes des films de Bunuel : assis à des tables-aquarium pour poissons rouges, une geisha côtoie une petite famille de vendeur de poissons et deux hommes d’affaires, cravates tombées, le tout servi avec délicatesse, simplicité et les honneurs dus au rang des invités de marque, par un couple de tenanciers rappelant étrangement le papy et la mamy que nous voudrions tous devenir. Bien entendu, la carte des plats et boissons est écrite exclusivement en japonais, dépourvue de photos ou dessins. Aucun des convives ne parlant anglais, un dialogue comique, fait de gestes, d’expressions mélangées de français, d’anglais, de japonais et d’allemand, s’engage. Dix minutes d’échange, avec bonnes humeur et volonté réciproques, n’ont pour seul résultat que la commande d’un vin rouge, vu à la main de la Geisha le buvant dans un verre rempli de glace (hé oui !), quand le miracle se produit. Poussant la porte de la gargote, un japonais, responsable de la production télévisée des jeux Olympiques de Pekin, de passage à Osaka pour emmagasiner des idées lors du marathon des championnats du Monde, entre miraculeusement dans notre gargotte. D’un coup d’œil, il nous reconnaît et s’approche de nous. Il nous aborde et nous explique que ses dix mois passés en France, l’ont ravi au-delà de tout ce que l’on peut imaginer. Totalemment imprégner de notre culture, à faire pâlir plus d’un bachelier, il nous raconte ne pas s’être encore remis de la perte de sa collection de Chambertin transportée par bateau lors de son déménagement entre Paris et Tokyo. En plus d’un mots et d’échanges passionnants, cet homme providentiel nous sauve la mise, nous permettant de passer notre première et délicieuse soirée de ces championnats du monde d’Osaka. Nous nous quittons après avoir « essoré » un cabernet-sauvignon californien autour duquel nous avons refait le monde, nous promettant de nous revoir sur nos terres respectives pour déguster, je lui promets, un La Louvière 86 que je conserve encore dans ma cave…
Pendant ce temps, à quelques pas de là dans cette même ville d’Osaka, Romain Mesnil dort du sommeil du juste. Son concours de qualification des championnats du Monde a lieu le 30 Août, la finale le 1er Septembre.
Alain Blondel & Heike D.
(champion d’Europe de Décathlon 94, et ex-pilier du DécaStar de Talence !)