L’affaire fait grand bruit. Les associations qui interviennent sur le camp sont scandalisées et estiment que ces mesures sont excessives. Elles contestent moralement le fait de séparer les enfants par une mesure coercitive et autoritaire. « C’est dans le cadre d’une intervention de police judiciaire, sur commission rogatoire, pour vols en bande organisée, ouverte à la suite de nombreux cambriolages commis depuis plusieurs mois dans la région bordelaise, et non d’une opération d’évacuation, que la brigade criminelle de la sûreté départementale de la sécurité publique de Bordeaux a procédé à l’interpellation d’un couple originaire de l’ex Yougoslavie dans un camp de gens du voyage à Bègles », tient à rectifier la préfecture dans un communiqué de presse. « Les deux enfants du couple, mineurs scolarisés, ont été remis à leur grand-mère, civilement responsable », poursuit le texte. Les associations, de leur côté, soulignent que les enfants ont été pris à en charge suite à leur intervention et leur insistance. Les personnes interpellées sont des ressortissants de pays comme le Monténégro, la Bosnie et la Serbie.
Une opération de police judiciaire
« Les enfants sont de fait devenus victimes du comportement de leurs parents, la police n’a pas prise en compte les effets de l’interpellation, les enfants sont restés seuls, angoissés par ce qu’ils ont vu », déplorent les associations. A l’issue de la garde à vue qui durera au minimum quarante-huit heures, des adultes vont peut être sortir libres du commissariat central et pourront prendre en charge les enfants. Quelques uns ont déjà été confiés au centre départemental de l’enfance à Eysines. Les prévenus sont soupçonnés d’avoir participé à plusieurs casses de débits de tabac, des vols par effraction dans des coffres de supermarchés du grand sud et du centre de la France, ou des vols de voitures de luxe.
Nicolas César
Crédit photo : Aqui!
Opération de police judiciaire controversée dans un squatt à Bègles
Opération de police judiciaire controversée dans un squatt à Bègles