En 1990, à sa sortie de l’ISIC (l’Institut des Sciences de l’Information et de la Communication de Bordeaux), Sophie Humbert crée O tempora avec deux camarades de promo. “Dès le départ, nous avions un positionnement d’agence conseil, plutôt axée communication institutionnelle et interne” se souvient celle qui est toujours gérante de l’agence. O tempora conserve aujourd’hui ces orientations initiales, qui la font intervenir dans le champ des politiques publiques. Dans le secteur de la santé, auprès du CHU de Bordeaux, par exemple, mais aussi dans le secteur social, l’emploi ou l’environnement. On est loin du domaine purement marchand souvent privilégié par la plupart des agences de com’.
“Ici, le moteur, c’est faire ce qu’on aime !”
O tempora est enregistrée sous le statut de SCOP-SARL (Société Coopérative Ouvrière de Production). Chaque salarié a le même pouvoir de décision. “Chez nous, il n’y a pas de hiérarchie, souligne Sophie Humbert. En tant que gérante élue, j’ai uniquement la responsabilité juridique de l’agence”. Le consultant Jean-Luc Maurin renchérit : “Je ne suis pas là pour développer mon chiffre ou ma clientèle ; c’est le principe de solidarité qui prévaut dans notre organisation”. Chez O tempora, tout le monde est intéressé de la même manière au CA et au résultat annuel. Et le système semble fonctionner : la société affichait en 2006 un chiffre d’affaires de 454 000 euros.
“Rendre la communication crédible”
La communication, on le sait, ne jouit pas d’une excellente image. “Pour la plupart de nos clients, explique Jean-Luc Maurin, c’est un mal nécessaire. Nous essayons de rendre la com’ crédible. Pour cela, il faut du respect, du temps, et de la plus-value. Mais c’est une démarche exigente, qui demande à l’autre de participer”. Alors que certaines agences peuvent proposer des produits (plaquettes, sites, journaux, etc.) presque identiques d’un client à l’autre, chez O tempora, on envisage des solutions réfléchies et personnalisées pour chaque dossier. Selon le consultant en effet, “la communication, ce n’est pas que des outils, mais c’est surtout une démarche”. Une vision du secteur qu’il enseigne aux étudiants de Bordeaux 3 : “Nous avons la responsabilité de la transmission si on veut que l’image se la com’ progresse”. Vers une autre communication durable ?