Festival Big Bang : Saint-Médard veut décrocher la lune


ville de Saint-Médard-en-Jalles
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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 17/04/2019 PAR Romain Béteille

Cinquante nuances de gris

Le 21 juillet 1969, la mission Apollo 11 permettait à Neil Armstrong et à Buzz Aldrin d’être les premiers êtres humaines à poser le pied sur la lune. Cinquante ans plus tard, le cinquième plus grand satellite du système solaire continue à faire parler de lui. En janvier dernier, la sonde spatiale chinoise Chang’e 4 est devenu le deuxième engin chinois à se poser sur la lune et le premier à le faire sur sa face cachée. Récemment, la NASA s’est donnée cinq ans (et les choses avancent très vite) avant d’envoyer une mission d’extraction de roches lunaires pour, selon le vice-président des États-Unis, Mike Pence, « lancer une nouvelle génération d’engins grâce auxquels nous pourrons atteindre Mars en plusieurs mois, et plusieurs années ». Il y a quelques jours à peine, la première sonde israélienne s’est écrasée sur la lune en tentant de s’y poser. C’est dans ce contexte de reconquête, alors que les regards se tournent à nouveau vers elle, que la lune s’est imposée en « guest star » de la quatrième édition de Big Bang, le festival de l’air et de l’espace organisé chaque année à Saint-Médard-en-Jalles. « Nous continuons d’être un peu un festival ovni qui aborde tous les aspects du sujet que l’on veut traiter, à la fois dans la réflexion, la médiation, l’aspect plus scientifique et technique ou l’art », a assuré ce mardi 16 avril le maire de la commune au moment de la présentation de la programmation. 

Du 14 au 18 mai, le festival se déclinera donc autour du thème « La lune, l’aventure continue » et compte bien l’explorer sous toutes les facettes. Sans faire la guerre des chiffres, il a posé son diagnostic  : une centaine de « propositions artistiques et scientifiques », 20 000 visiteurs attendus dont 3500 scolaires (le festival a clairement une vocation pédagogique depuis ses débuts), seize expositions ou encore une dizaine de films et documentaires présentés. L’évènement s’intéressera autant au passé qu’au futur de la lune au travers de plusieurs temps forts. Le premier sera sans doute la soirée d’inauguration le mardi 14 mai prochain (à partir de 18h30 au Carré des Jalles) où seront présents Jean-François Clervoy et Claudie Haigneré. Tous les deux sont astronautes mais le premier est Président d’honneur du festival et la seconde a été nommée conseillère auprès du Directeur Général de l’ESA (l’agence spatiale européenne) et est aussi la première astronaute française a avoir été dans l’espace. On pourra y découvrir un documentaire (La lune dans tous ses états, d’Alexander Abela), la dédicace du dernier livre de Jean-François Clervoy (Histoire de la conquête spatiale volume 3), une performance artistique de la française Anilore Banon qui sera posée à l’horizon 2020 directement sur la lune (ça s’appelle Vitae Project) et enfin une conférence de Claudie Haigneré sur les ambitions du Moon Village, projet ouvert et très ambitieux de village lunaire porté par l’ESA, notamment en réponse aux ambitions martiennes des Émirats Arabes Unis. 

Pour tout le monde

En tout, une trentaine de conférenciers, astrophysiciens, spationautes et spécialistes se partageront la vedette autour de tables rondes et de conférences : Francis Rocard (CNES), Bernard Foing (directeur exécutif sur l’exploration lunaire à l’ESA, Michel Polacco (consultant aéronautique), Aline Decadi (ingénieure à l’ESA sur la future Ariane 6) ou encore le géologue Charles Frankel. Tous débattront autour de thèmes variés tels que les perspectives et enjeux de l’aéronautique pour 2050, les pistes du futur de l’aviation commerciale cinquante ans après le premier vol de Concorde, la stratégie spatiale européenne, l’histoire de l’aviation et des missions Apollo ou la course internationale vers la lune et les vérités et légendes qui ont alimenté son intérêt historique. Ce casting alléchant est évidemment inscrit dans une ville qui compte bien continuer de concurrencer Mérignac sur ses plates bandes puisqu’elle fait aussi partie du vaste bassin aéronautique et spatial de la métropole bordelaise et plus globalement d’une région dans laquelle l’aéronautique et le spatial font véritablement partie d’une stratégie commune. Si le salon est donc plutôt orienté grand public, les grands industriels locaux ne sont pas non plus oubliés. « Ils ont leur place à différents titres. Le salon de l’emploi reçoit environ un millier de personnes pour trouver des emplois dans la filière. Des stands de grands industriels sont présents pour recruter dans ce cadre, ils nous disent d’ailleurs qu’il est prisé parce qu’il attire des profils adaptés à ceux qu’ils recherchent ». Organisé le 14 mai de 9h à 17h au lycée professionnel Jehan Dupérier, il partagera le volet professionnel avec un forum des métiers de l’aéronautique (le mercredi 15 mai au même endroit) sous forme de parcours thématisés et d’ateliers interactifs autour des secteurs « câblage, intégration, équipement de bord, chaudronnerie et aéronautique, conception et usinage ». Un atelier autour des drones et un espace d’information sur le BIA (Brevet d’Initiation Aéronautique) seront également présentés dans le cadre de ce forum. 

Du côté des activités à destination des enfants et des familles, on notera surtout beaucoup d’ateliers avec deux planétariums qui permettront de visiter le ciel (le premier sous forme de projection cinéma en 3D et le second autour d’une simulation des constellations et de la Voie Lactée à 360 degrés), un focus sur Apollo en réalité virtuelle, un atelier autour du robot Thymio (proposé par Cap Sciences), un simulateur de vol, un atelier modelage du sol lunaire, la création de fusées pneumatiques pour comprendre la propulsion des lanceurs, des origamis, dessins et bande dessinées ou un spectacle jeune public proposé par la compagnie « ToiMême » autour de la fable « Jean de la lune » (le premier des cinq spectacles programmés). L’art et la musique ne seront pas en reste : seule proposition payante du festival, le concert de l’artiste Christophe , qui explorera seul en scène son répertoire, se fera sous le regard d’une lune de sept mètres de diamètres gonflée à l’hélium reproduisant ses reliefs grâce à une reproduction des images de la NASA, oeuvre d’art itinérante de l’artiste Luke Jerram pour qui l’espace sous toutes ses formes semble être une évidente source d’inspiration). Second temps fort du festival, la soirée « 69, année lunatique » proposera (au sein du parc de l’ingénieur) un retour cinquante ans en arrière avec spectacle en apesanteur, ciné-concert auquel l’onirisme de Pink Floyd aura servi d’inspiration, création pyrotechnique et « dj de l’espace » seront proposés aux visiteurs, tous affublés d’un dress code « années 69″ qui vous permettra peut-être de sortir vos vieux patte d’eph » du placard ! Enfin, Big Bang permettra aux plus chanceux de gagner un vol en avion 0G simulant l’apesanteur, un second avec un commandant de bord ou un troisième pour deux personnes en avion léger pour survoler le Bassin d’Arcachon. Alors, prêts pour le décollage ? 

L’info en plus : impossible d’être exhaustif tant le programme est large, mais si vous souhaitez consulter tous les rendez-vous proposés durant ces quatre jours, direction le site internet www.festival-bigbang.com

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