Mérignac: découvrir l’aéronautique en construisant un avion


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Mérignac: découvrir l'aéronautique en construisant un avion

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 12/11/2012 PAR Elise Lambert

Le chantier a commencé le 24 septembre, quelques pièces du futur avion sont déjà exposées au public. Le modèle biplace le plus léger et le plus vendu en kit dans le monde et en France. Les monteurs en herbe manient avec délicatesse les pièces d’aluminium, montrent les détails, expliquent aux visiteurs novices les quelques techniques qu’ils ont déjà apprises.

« J’ai toujours rêvé de voler » explique Abbas, 39 ans, l’un des six stagiaires sélectionné pour ces neuf mois de formation. « J’adore le modélisme, et dessiner des plans d’avion », confie le doyen du goupe. Pour Frédéric, 33 ans, l’aéronautique est un domaine qui l’a toujours intéressé. Quand il a vu l’annonce proposée par le Centre social de Beaudésert il n’a pas hésité à candidater. « Avant je travaillais dans la construction navale, et puis je me suis retrouvé au chômage.Cette formation est une aubaine ». Demandeurs d’emplois, la plupart ne possèdent pas de diplômes. Agés de 19 à 39 ans, il sont formés et suivis par le Centre social de Beaudésert. Sous contrats aidés, ils suivent la formation pratique au collège Langevin quatre jours par semaine puis une journée d’enseignement théorique et de découverte du milieu par des professionnels. L’insertion dans le monde de l’aéronautique à la fin de la construction, est le vrai objectif de l’opération.

Cédric Sauterau est chargé d’encadrer les stagiaires. Assembleur à l’usine Dassault Aviation de Martignas-sur-Jalle il est aussi membre de l’association Ailes du Sud-Ouest, partenaire de l’opération. « On a choisi cet avion car en aliminium, ses propriétés techniques se rapprochent de la fabrication industrielle. » A la suite de cette initiation, les stagiaires auront les bases nécessaires pour s’insérer dans le milieu aéronautique, porteur d’emplois ».rajoute-t-il. « On a acheté l’avion en kit au constructeur américain Van’s aircraft. »confie-t-il, « le plus dur finalement, c’est de comprendre les plans en anglais! » Mais pour ça « il y a Alexandre! » lance un des apprenti à son voisin.

Beaudésert, berceau de l’aéronautique en Aquitaine il y a cent ans

Ouverture sur le ciel et sur le monde, le projet a pour ambition de promouvoir la mixité et l’insertion sociale.Car le quartier Beaudésert revient de loin. Berceau de l’aéronautique il y a cent ans, il est désormais exposé à la présence de populations fragiles. A ce titre, le quartier a bénéficié depuis plusieurs années d’aides publiques au travers notamment de réhabilitation de logements ou de ré-aménagement de l’espace public.

« On réfléchissait à un projet pour fêter le centenaire de l’aéroport. Au début on pensait construire un vieil avion ou une maquette, puis avec l’association Ailes Sud-Ouest on a décidé d’en construire un vrai ». Explique Bernard Le Rodier, Président du centre social de Beaudésert. « J’ai travaillé plus de quarante chez Dassault, je connais bien le milieu. Beaudésert est un quartier avec beaucoup de jeunes et de demandeurs d’emploi ». Donner une nouvelle culture au quartier, sensibiliser les nouveaux stagiaires au monde du travail tel est le véritable envol souhaité par ce projet, né à l’automne 2009. « Les six aspirants seront amenés à passer le BIA, Brevet d’initiation aéronautique, qui leur permettra de valider un niveau et de découvrir le monde de l’aviation sous toutes ses coutures », rajoute cet habitué du milieu.

L’aéronautique, un secteur à découvrir

Un milieu toutefois pas très féminisé à la vue de l’équipe et des apprentis. »On a eu deux postulantes cet été », affirme David Gazellot, Président d’Ailes Sud Ouest, association partenaire dédiée à la transmission de techniques aéronautiques, « Mais elles n’étaient pas vraiment motivées, et sans doute pas prêtes. » L’aéronautique, une vocation pas encore tout à fait conçue comme une voie ouverte à tous.

C’est pour découvrir cette filière que Cap Sciences organisera à travers les scolaires, le grand public et la ville de Mérignac des visites régulières du chantier et mettra en place un site internet dédié aux avancées des travaux.

Coût total de l’opération? « 200 000 euros » annonce David Gazellot. Le Feder européen, l’Etat et le mécénat ont permis l’aboutissement du projet. »On espère qu’il volera l’été prochain ». En tout cas, presque tous rêvent déjà d’y monter. Comme le début d’un rêve, que ces apprentis auront su concrétiser.


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