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PUBLIÉ LE 05/05/2011 PAR Nicolas CésarIls étaient 500 selon la police, 700 si l’on en croit les manifestants, pour cette marche organisée « à l’initiative des employés qui souhaitaient un moment de recueillement différent des obsèques ». Le cortège, silencieux et sans affichage syndical, s’est rendu de la place de la République au siège de France Télécom-Orange où le salarié défunt travaillait. Une urne servant à collecter des fonds pour ses proches et deux registres de condoléances ont été disposés devant l’entreprise. Là, quelques uns ont pris la parole. « Il se battait pour ces petites choses qui rendent la vie plus digne. Il était épris de paix et de justice. C’était juste quelqu’un de bien », a notamment déclaré Catherine Poch, salariée de l’entreprise. « Il avait une technicité qui, au fur et à mesure des années, n’a pas été reconnue », a rappelé Philippe Tryzna. « Un jour, la justice viendra. Et j’espère qu’elle arrive vite. Très vite », a-t-il ajouté.
« Ton geste n’aura pas été vain, il a été compris »
Les obsèques ont eu lieu hier après midi à Mérignac, dans la plus stricte intimité. Beaucoup de salariés étaient présents et certains se sont recueillis sur les différents sites de France Télécom. De 200 à 300 personnes se sont rassemblées au crématorium de Mérignac pour un dernier hommage à Rémy L., « préventeur » à Bordeaux, après avoir occupé durant plusieurs années différents postes qui ne correspondaient pas à son niveau de qualification, selon son syndicat, la CFDT. « Ton geste n’aura pas été vain, il a été compris », a déclaré, avec émotion, son épouse, selon un témoin de cette cérémonie. « Le geste dramatiquement fort de cet homme discret et généreux n’est pas un renoncement mais un témoignage dans lequel il s’adresse à ses collègues pour qu’ils se mobilisent, qu’ils retrouvent du lien, de la solidarité et pour que Rémy soit le dernier », a souligné un ami du défunt. « Mon père n’a pas abandonné, il s’est sacrifié », a rappelé l’un des fils de Rémy.
Nicolas César
Crédit photo : Aqui!
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