L’Université de Limoges pionnière pour déployer la fresque


L’objectif est de proposer à court terme un module d’enseignement d’une vingtaine d’heures

L’objectif est de proposer à court terme un module d’enseignement d’une vingtaine d’heuresUniversité de Limoges

L’objectif est de proposer à court terme un module d’enseignement d’une vingtaine d’heures

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 16/05/2022 PAR Corinne Merigaud

Depuis la rentrée 2020, l’Université de Limoges sensibilise les étudiants et les personnels aux conséquences du réchauffement climatique par le biais de la fresque du climat. Cet outil mis au point par l’ingénieur Cédric Ringenbach a pour objectif de prendre conscience des causes et d’agir afin de freiner le phénomène.

Trois heures pour réveiller les consciences et proposer des alternatives afin d‘agir concrètement sur les causes du réchauffement climatique. Voilà la mission que s’est assignée l’Université de Limoges pour lutter contre ce problème qui met en danger l’avenir de l’humanité.

Pour apporter sa pierre à l’édifice l’Université, par le biais de sa cellule qualité, sensibilise les étudiants et les personnels aux enjeux climatiques. Cette action est portée par des enseignants et des étudiants qui se sont engagés bénévolement. « Face au rapport du GIEC, il est important que notre jeunesse soit formée, sensibilisée et avertie sur le dérèglement climatique et qu’elle ait aussi des références scientifiques » explique Sophie Geoffre, ingénieure à la cellule qualité de l’Université, « il revient aux universités d’apporter cette connaissance pour que les étudiants acquièrent des compétences afin d’agir et de trouver des solutions. »

Un jeu de cartes ludique et scientifique

L’Université de Limoges s’est investie de cette mission juste avant le Covid, engagée alors dans une labellisation développement durable et responsabilité sociétale. Pour former ses 20 000 étudiants, elle cherchait un support de formation. La solution a été trouvée lorsque Cédric Ringenbach fut invité à animer une conférence sur les enjeux climatiques. Cet ingénieur, qui intervenait dans des écoles d’ingénieurs parisiennes, voulait sensibiliser les jeunes de manière ludique.

En 2020, il crée la fresque du climat, un jeu de 42 cartes à déployer. « Il s’agit d’un atelier ludique, scientifique et d’intelligence collective de trois heures précise-t-elle, le but est d’associer les cartes pour comprendre les causes et les effets du dérèglement climatique en partant des activités humaines. On distribue les cartes et la fresque se déroule petit à petit, sous formes d’images ou de graphiques, avec un texte au verso basé sur des notions scientifiques issues du rapport du GIEC. » L’inventeur a réussi la prouesse de vulgariser ce volumineux rapport qui peut en rebuter plus d’un. Les participants interagissent pour classer les cartes suivant une logique de cause à effet.

L’objectif est de proposer à court terme un module d’enseignement d’une vingtaine d’heuresUniversité de Limoges

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Si les effets sont généralement bien connus, les causes restent souvent floues d’où l’idée de remonter la chaîne pour les identifier. « On remonte aux origines, à savoir les activités humaines et surtout l’utilisation d’énergies fossiles qui libère du CO2 de manière additionnelle dans l’atmosphère et les océans, absorbé heureusement par la photosynthèse. » Cet atelier réunit 6 à 8 participants durant 3 h avec une première partie créative où la fresque est déployée avec la participation de chacun. Elle est suivie d’un débat, chacun exprime son questionnement et apporte des solutions individuelles et collectives à l’échelle de l’Université, du territoire, du pays et du monde.

Ce format court et intense sous forme d’immersion voire d’introspection suscite une prise de conscience parfois difficile à accepter. « Cela amène un fourmillement d’idées, indispensable pour que chacun exprime son ressenti précise Sophie Geoffre, lorsque vous comprenez les causes, cela peut être assez violent, car cela remet en question nos pratiques. Nous ne sommes pas encore suffisamment informés sur les impacts des activités humaines. Cet outil est très bien fait, intelligent et participatif.»

Les maîtres de conférence qui animent la fresque changent leur méthode d’enseignement pour s’adapter. « Ce n’est pas un cours magistral » précise Laura, étudiante en service civique. « Ils ne sont pas là en tant que profs mais en tant que facilitateurs, sans cette logique enseignant / enseigné. » Les ateliers sont animés également par des étudiants, des personnels administratifs ou des intervenants extérieurs, des bénévoles formés. Cela représente une communauté de cinquante personnes habilitées. Les retours des participants sont très positifs. « Chaque atelier est différent et tous en ressortent avec un éclaircissement et de nouvelles connaissances, parfois bousculés voire atteints car ils n’avaient pas cette prise de conscience. »

Un module de formation de 20 h à la rentrée 2023

Depuis le démarrage de l’opération, quelques 750 personnes ont été sensibilisées, inférieur à l’objectif de 1 500 par an à cause des interruptions liées à la pandémie. « L’Université de Limoges a été la première à s’emparer de la fresque du climat et à mettre en place la rentrée climat en septembre 2020 » constate Sophie Geoffre. « Lorsque nous avions rencontré Cédric, il n’avait pas la vision de l’enseignement général, encore moins celle des universités car il intervenait en écoles privées. »

D’autres universités ont suivi l’exemple de Limoges que ce soit Poitiers, Bordeaux, la Rochelle, Marseille et quasiment toutes proposent à présent cette sensibilisation basée sur une participation volontaire. Cela devrait changer à moyen terme précise-t-elle. « L’idée est de proposer, parallèlement à la fresque du climat, un module d’une vingtaine d’heures incluant la fresque en préalable mais aussi des TP, qui sera intégré à terme dans toutes nos maquettes de formation comme unité d’enseignement. Nous sommes en train d’étudier cela pour tous les niveaux BUT, licence, Master, cursus d’ingénieur, etc… Nous commencerons par les premières années, si possible à la rentrée 2023. »


La fresque du climat est sortie des murs de l’Université grâce à des partenariats avec Limoges Métropole pour former les techniciens et ingénieurs, la Mission Locale pour sensibiliser les jeunes en insertion et le groupe 3 IL. Des projets sont en cours avec l’ENSA et les sites universitaires de Guéret, Tulle et Egletons. Des personnes extérieures intéressées peuvent également s’inscrire et pourquoi pas animer ensuite des ateliers.

 

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