Loi d’avenir agricole: un travail de lobbying et de terrain pour les Jeunes Agriculteurs


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Loi d'avenir agricole: un travail de lobbying et de terrain pour les Jeunes Agriculteurs

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 21/03/2014 PAR Solène MÉRIC

Pour Axel Bigot, le Monsieur lobbying des JA, l’intérêt du syndicat à mettre en oeuvre un travail de lobbying est multiple : «d’abord, ça nous permet d’être associés à une réglementation dès le début du processus législatif afin de pouvoir orienter le plus possible le texte, et, tout au long de ce processus, de sécuriser nos positions. En plus, ajoute-t-il, les JA ont une véritable expérience agricole à faire valoir, ce qui permet des remontées terrain auprès des politiques qui en sont généralement très demandeurs». Et, comme s’il fallait d’autres arguments à sa démonstration, «d’un point de vue externe, les autres ne se gênent pas pour faire de même, que ce soit du côté des syndicats agricoles, des chambres d’agricultures ou des associations écologistes qui sont très présentes».

Rencontres, influence communicationnelle, opérations média…En d’autres termes, et eu égard au poids de plus en plus faible des agriculteurs dans les instances électives, qu’elles soient municipales, départementales ou régionales, «nous devons nous bouger par nous même car personne ne le fera pour nous!», insiste Axel Bigot. Une action de proximité avec les élus qu’il encourage à mener à tous niveaux, insistant notamment sur le niveau régional notamment, semblant ignorer que le vice-président au Conseil régional en charge de l’agriculture, Jean-Pierre Raynaud, lui même éleveur, ancien président de la Chambre d’agriculture de Dordogne et très engagé dans les organisations professionnelles agricoles, était dans la salle ce jeudi après-midi.

Quant au niveau national, qu’il pratique quotidiennement, Axel Bigot a pris comme exemple le lobbying mis en place autour du projet de Loi d’avenir sur l’agriculture, sujet d’actualité s’il en est pour l’ensemble du monde agricole. L’objectif ici, est bien d’être hyper présents, au plus près des acteurs législatifs. A l’Assemblée nationale et au Sénat, des rencontres sont organisées avec les rapporteurs de la commission en charge d’étudier et de proposer des amendements au projet de loi, de même des échanges se font avec les représentants des groupes politiques. Axel Bigot évoque également des opérations de «stratégie d’influence communicationnelle», par le biais de lettres ouvertes ou des réseaux sociaux, des opérations médiatiques permettant, face caméra, un «affichage» avec des personnalités politiques à l’occasion de grands événement tel le Salon de l’agriculture… Bref, un travail de l’ombre et de tous les jours, pour que les points de vue de l’organisation soit le plus repris possible dans la future loi.

« Que la parole agricole soit entendue »L’occasion pour Guillaume Dezes, administrateur national au sein des instances Jeunes et tout nouveau Président des JA des Landes, de reprendre ici le rôle plus classique du syndicaliste rappelant à ses troupes les revendications du syndicat sur cette Loi d’avenir agricole. Sur le foncier, «nous voulons que l’avis de la CDCEA deviennent un avis conforme et ne reste pas un simple avis consultatif; il faut que la parole agricole soit entendue et prise en compte! Sur les Safer, nous demandons à ce que les rétrocessions qui contiennent des terres et du bâti, puissent être divisées afin, par exemple, de faciliter l’arrivée des jeunes sur le foncier, et que le bâti puisse servir à d’autres utilisations.» Autre demande concernant les boisements compensateurs, à défaut de parvenir à sa suppression, les JA veulent la garantie que le coefficient multiplicateur soit «pour 1 ha déboisé, 1 ha compensé», là où le syndicat semble davantage constater un rapport de 1 pour 1,8.
Autre revendication concernant les clauses environnementales que les propriétaires fonciers pourraient ajouter dans les baux agricoles. «Il y a déjà assez de contraintes environnementales réglementaires qui pèsent sur les agriculteurs, pour ne pas en rajouter davantage au grè des envies des propriétaires. Il faut respecter l’environnement mais il faut quand même que l’agriculture reste productive!», lance Guillaume Dezes.
Enfin, dernier sujet pour lequel le lobbying global des Organisations Professionnelles Agricoles semble pour l’heure fonctionner au Parlement: placer quelques lignes dans la Loi d’avenir concernant l’actif agricole. «Il faut qu’il existe un répertoire professionnel pour savoir ce qui est ou n’est pas, un actif agricole autrement dit : qui peut par exemple bénéficier des aides agricoles nationales et européennes et qui ne le peut pas…» reprend Axel Bigot.
Si pour l’heure, il admet qu’il n’y a pas à ce sujet de convergence entre tous les organismes professionnels agricoles sur la définition exacte d’actif agricole (le statut des retraités ou des multiactifs notamment restent source de désaccord), ni même sur l’organisme qui pourrait être en charge de la gestion de ce répertoire (MSA ou Chambres d’agriculture), tout le monde est d’accord pour qu’un tel répertoire existe. Et l’inscrire dans la loi serait déjà un premier pas. Sur ce point là, admet Axel Bigot «mieux vaut être moins disant que mieux disant», quitte à progresser sur le fond un peu plus tard…

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