L’innovation, cette nouvelle culture agricole


Au Salon de l'agriculture de Bordeaux, on évoque aussi l'innovation au service de l'environnement ou de l'amélioration des revenus.

Lucie Le Bouteiller et Fanny Madrid, fondatrices de Hopen terre de houblon, qui accompagnent la diversification pour le houblon pour répondre aux besoins des brasseries localesAqui.fr

Lucie Le Bouteiller et Fanny Madrid, fondatrices de Hopen terre de houblon, qui accompagnent la diversification pour le houblon pour répondre aux besoins des brasseries locales

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 25/05/2022 PAR Cyrille Pitois

Une vingtaine de start-up qui font dans l’innovation agricole ont défendu leurs savoir-faire devant des agriculteurs et des acteurs économiques de la filière, réunis par le Crédit agricole et le pole d’innovation Agri Sud-Ouest. De nombreux champs sont explorés par ces explorateurs de nouvelles technologies applicables aux champs et aux prairies, comme des solutions numériques pour vendre les récoltes à un bon prix, des outils d’aide à la décision pour la surveillance des cultures, ou la fiabilisation des prévisions météo. La nouvelle tendance s’intéresse aux solutions de captation du carbone.

« En une matinée au salon de l’agriculture de Bordeaux, les 20 start-up les plus innovantes dans le domaine agricole ont l’occasion de croiser des centaines d’agriculteurs et de nombreux acteurs économiques de l’agriculture, » se réjouit Ludovic Charbonnier, responsable du marché agriculture au Crédit Agricole Aquitaine. « Nous avons eu trente entreprises start-up candidates pour participer. Seulement 20 ont été retenues faute de place. Mais cela traduit l’envie et le besoin après les deux années de confinement. »

Des solutions innovantes qui font chaque année davantage de place au développement durable et à l’agro biologie. Ainsi la start-up Net Carbon utilise des données satellites et des algorithmes d’intelligence artificielle pour mesurer quotidiennement à grande échelle le stockage de carbone. « Nous cherchons à valoriser financièrement la séquestration du carbone. Aujourd’hui, une tonne de CO2 stockée équivaut à un crédit carbone qui peut être acheté par des entreprises volontaires pour la mise en œuvre de pratiques agricoles stockant du carbone. Une solution gratuite pour l’agriculteur qui valorise les actions pour le climat, tout en bénéficiant d’une source de revenus supplémentaires, » explique l’entrepreneur Adrien Mazeau.

Des solutions écologiques qui augmentent les revenus

Géraud de Raffin, directeur général de Osmia à Estillac, en Lot-et Garonne, est quant à lui intarissable sur les qualités pollinisatrices de ses abeilles maçonnes, ou osmies. « La pollinisation est une étape essentielle dans la culture fruitière. Parmi les 900 espèces d’abeilles, l’osmie pollinise plus vite avec des qualités de transfert plus efficaces qui ont un effet positif sur le calibre du fruit, sa forme et la régularité du rendement. »

Géraud de Raffin, directeur général de Osmia à Estillac, en Lot-et Garonne, propose aux arboriculteurs le concours d'abeilles maçonnes, particulièrement efficaces qui vient l'heure de la pollinisationAqui.fr

Géraud de Raffin, directeur général de Osmia à Estillac, en Lot-et Garonne, propose aux arboriculteurs le concours d’abeilles maçonnes, particulièrement efficaces qui vient l’heure de la pollinisation

Une solution qui peut améliorer le chiffre d’affaires de 10 à 15% pour un coût de seulement 1 à 3%, selon l’entrepreneur passionné de solutions écologiques. « Le sujet n’est pas assez travaillé parce que la pollinisation en France se passe encore assez bien. Aux Etats-Unis, ils sont beaucoup plus avancés, car ils sont confrontés à une situation beaucoup plus dégradée. » 500 hectares en Lot-et-Garonne, Dordogne ou Tarn-et-Garonne, ainsi qu’en Normandie ou Hauts-de-France s’assurent déjà le concours de l’ouvrière performante. La pomme, la poire, la prune, l’abricot et plein de fruits rouges bénficient de ce traitement 100% nature, auquel Osmia ajoute un accompagnement élaboré pour l’implantation dans le verger et la synchronisation au moment de la floraison.

Dans un autre champ, Fanny Madrid et Lucie Le Bouteiller les entrepreneures de Hopen terre de houblon, sont fidèles au réseau des start-up innovantes. Installées à Nérac en Gironde, elles accompagnent la diversification vers le houblon. « Il y a un fort développement des brasseries artisanales dans de nombreux territoires. Le marché est avéré pour la vente de houblon aux artisans brasseurs. » Hopen apporte une solution technique et commerciale complète aux agriculteurs qui cherchent à varier leurs grandes cultures. Depuis 2020, c’est une vingtaine d’hectares, façon expérimentale, qui ont été plantés entre le Béarn et la Beauce. « Le marché est très demandeur, mais le houblon réclame un suivi technique un peu difficile, un peu comme la vigne. Et un investissement de départ à hauteur de 200 000 euros,» détaille Fanny Madrid.

Outre l’accompagnement à la culture, Hopen assure aussi toute la phase de commercialisation « et une juste répartition de la valeur ajoutée entre les différents acteurs. » La société compte aujourd’hui sept collaborateurs et cherche à recruter dans des fonctions commerciales et agronomiques. Elle prévoit aussi des diversifications vers le genévrier pour le Gin ou d’autres composants aromatiques pour les spiritueux ou malteries.

Le fil rouge de toutes ces solutions: l’innovation, la prise en charge de la question environnementale mais aussi l’amélioration du revenu de l’exploitation. Pas le moins déterminant des arguments.

Cet article fait partie du dossier
Ça vous intéresse ?
Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Nouvelle-Aquitaine
À lire ! ÉCONOMIE > Nos derniers articles