Les TPE du bâtiment ballotées entre croissance et inquiétude


L'Observatoire du bâtiment du CECOGEB, organisme de gestion agréé vient de dévoiler une étude sur l’activité des TPE du bâtiment en Nouvelle-Aquitaine au 1er trimestre 2022.

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 29/07/2022 PAR Solène MÉRIC

« Quand le bâtiment va, tout va » dit-on. Mais, entre crise sanitaire et guerre en Ukraine, la pénurie guette, et les choses risquent bien de se compliquer pour les entreprises de Nouvelle-Aquitaine. Fort d’entretiens avec 400 chefs d’entreprises et d’analyses de données TVA de 2400 entreprises du bâtiment, l’Observatoire du bâtiment du CECOGEB vient de dresser, avec ses partenaires, un état des lieux de l’activité des TPE du bâtiment. Maçonnerie, couverture, électricité, menuiserie, plomberie, plâtrerie, carrelage et peinture, partout la croissance se confirme au premier trimestre 2022.

Selon les données issues des déclarations de TVA analysées par l’Observatoire du bâtiment, l’indice d’activité de l’artisanat du bâtiment retrouve au premier trimestre 2022, son niveau d’avant-crise sanitaire, soit une hausse d’activité de 6% par rapport au même trimestre de l’année précédente. Dans le détail l’activité est en hausse de 7 % pour le second œuvre et de 4 % pour le gros œuvre. La platerie enregistre la plus forte évolution d’activité, avec un hausse de 16%.
Les trésoreries quant à elles sont pour l’heure à 87% positives, la santé des TPE est donc bonne, et stable, au regard du trimestre précédent.

Contexte économique menaçant

Pour autant, l’état d’esprit des chefs d’entreprise du BTP n’est pas à l’enthousiasme. Seuls un tiers d’entre eux se déclarent optimistes, c’est 7 points de moins par rapport au trimestre précédent. Et pour cause, sur fond de crise Covid et de guerre en Ukraine entraînant hausse des coûts des matériaux (+18 % en moyenne au 1er trimestre 2022, selon la CAPEB – Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment) hausse des coûts de l’énergie, et difficultés d’approvisionnement, le contexte économique paraît pour le moins menaçant pour les professionnels.

Plus que des menaces, les embarras sont déjà bien présents : l’approvisionnement se positionne comme la principale difficulté rencontrée pour 51 % d’entre eux. Chez les couvreurs néo-aquitains, c’est une véritable pénurie de matériaux qui s’affirme puisqu’ils sont 80% à pointer cette difficulté comme principale dans leur activité. Du côté des plombiers, électriciens ou maçons, on dépasse aussi parfois largement les 60 % de chefs d’entreprise affectés par ce manque de disponibilité.

Si les carnets de commandes restent encore fournis, ils sont près d’un quart des chefs d’entreprise qui détectent des baisses de commande ou de fréquentation en lien avec des coûts répercutés à la hausse. Une étude d’avril 2022 réalisé par la CAPEB, pointe en effet qu’en moyenne 60 % des entreprises déclarent avoir répercuté la hausse des prix contre 45 % au trimestre précédent.

Difficulté de recrutements


Autre souci, pour le coup permanent du secteur, le recrutement au sein de ces métiers de l’artisanat. Au global 26% des entreprises rencontrent des difficultés à renouveler ou renforcer leurs effectifs. Là encore les TPE du secteur de la couverture sont les plus désavantagées : 33% des chefs d’entreprise déclarent le recrutement comme une des difficultés principales de leur entreprise. Les entreprises de l’électricité sont quant à elles les moins pénalisées avec seulement 7% des entreprises interrogées en proie à des difficultés.

Au total dans un tel contexte d’inquiétude, les projets d’investissement sont fortement revus à la baisse et les chefs d’entreprise se préparent à faire le dos rond, en attendant de meilleurs jours : 92% d’entre eux n’envisagent aucun investissement dans les six prochains mois.

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