Les sylviculteurs du Sud-Ouest vont saisir le Conseil constitutionnel


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Les sylviculteurs du Sud-Ouest vont saisir le Conseil constitutionnel

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Publication PUBLIÉ LE 20/07/2010 PAR Nicolas César

Aujourd’hui, les sylviculteurs du Sud-Ouest ne cachent pas leur colère. Ils se sentent floués par l’Etat. N’ayant obtenu aucune aide financière après le passage de Klaus, ils vont saisir le Conseil constitutionnel. Les exploitants dénoncent dans l’élaboration de la loi sur la modernisation de l’agriculture, votée le 6 juillet, une approche fiscale de la forêt alors qu’ils attendaient une couverture des risques naturels en contrepartie de l’obligation de reboiser qui leur est faite. Les exploitants dénoncent des promesses non tenues, le gouvernement ayant vidé le projet de tout son sens « afin de ne pas créer une nouvelle niche fiscale ».

34.000 emplois menacés ?

« Si les forêts françaises coûtent trop cher, si la fiscalité forestière est une niche fiscale, la solution est toute trouvée : supprimons-les. Il faut supprimer l’obligation de reboiser, nous laisser libres de disposer de nos terres pour faire du maïs, construire des immeubles ou des fermes photovoltaïques », lance Christian Pinaudeau, secrétaire général du Syndicat des sylviculteurs du Sud-Ouest. Pour lui, cette obligation « dévalorise le foncier qui n’est pas mobile », ce qui explique à ses yeux que « les lignes électriques et les autoroutes y passent parce que cela ne coûte pas cher à la collectivité ».

Pour rappel, la filière forêt-bois en Aquitaine représente 34.000 emplois et pèse 2,6 milliards d’euros, soit l’équivalent de la filière viticole. Mais, elle a été mise à mal par la tempête et ne s’en relève toujours pas. Les professionnels de la filière bois estiment que 38 millions de m3 de bois, pour l’essentiel du pin maritime, sont tombés à terre lors du passage de Klaus, soit l’équivalent de cinq années de production, et que 200.000 hectares de forêts ont été touchés. Il faudra des décennies pour effacer les traces de cette catastrophe. A condition de reboiser… Or, le plan d’aide du gouvernement reposait sur la valorisation par l’exploitation. « Les aides sont allées aux acheteurs du bois, aux industriels qui en ont profité pour peser sur les prix. Les sylviculteurs n’ont rien vu et pourtant c’était la pierre angulaire du plan du ministre de l’Agriculture de l’époque, Michel Barnier », dénonce Christian Pinaudeau. Et selon lui, sur les 600 millions d’euros de prêts bonifiés pour mobiliser les bois tombés et les stocker, seulement 200 ont été utilisés en raison de la lourdeur du système et des exigences bancaires. Pourtant, l’avenir de la forêt des Landes de Gascogne en dépend. « Le problème est que les politiques pensent à court terme. Malheureusement, ce n’est que dans une dizaine d’années que l’on verra les conséquences désastreuses de cette politique et là, ce sera trop tard », conclut Christian Pinaudeau.

Nicolas César

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