Ce matin (le 20 mars), la négociation salariale a tourné court entre les représentants des salariés de Ford Blanquefort et leur direction. Les salariés exigeaient une hausse de 10% des salaires en 2008. « Nous avons décidé que si Ford veut que nous produisions des boîtes de vitesse jusqu’en 2010, il faudra qu’il paye pour compenser les dommages liés à la fermeture. » justifie Francis Wilsius, secrétaire du CE Ford Blanquefort. La direction leur a proposé 3%. Une augmentation « acceptable » pour les syndicats de salariés. Sauf que cette hausse de salaire de 100 euros par mois est soumise à un quota de production à atteindre. Sans quoi, les salariés ne seront pas augmentés.
« La direction nous a proposé une prime anti-grève »
Pour Francis Wilsius, « cette proposition est scandaleuse. Il s’agit d’une prime anti-grève » dénonce t-il. 400 salariés ont donc envahi la salle de réunion. Exaspéré par l’attitude de leur direction, ils ont retenu pendant une demie-heure leur directeur de la production et des ressources humaines, pour les « forcer à négocier ». « Ils étaient libres de leur mouvement, ils n’étaient pas attachés » précise Francis Wilsius. L’après-midi, 400 autres salariés ont occupé les bureaux administratifs du site. Au total, ce sont près de 80% des effectifs qui ont débrayé. « Un mouvement de solidarité s’est créé entre nous depuis les grèves de février » note Francis Wilsius. A l’origine de cette colère, l’absence d’avancées concernant les éventuels projets de reprise de l’usine. Pour l’heure, il n’y a rien de concret. « Et dans 20 mois, l’usine ferme. Que va t-on faire ? » s’interroge Francis Wilsius. Les salariés semblent à bout de nerf et il craint des débordements dans les semaines à venir. Une chose est sûre, les salariés de Ford Blanquefort ne sont pas décidés à « avaler toutes les couleuvres de leur direction ». « On nous a amusés trop longtemps, maintenant on veut du concret » martèle Francis Wilsius.
Nicolas César