C’est suffisamment rare pour être souligné. Le tribunal correctionnel de Bordeaux a été plus sévère que les réquisitions du procureur de la République. Pour autant sur les dix postiers condamnés à 3 mois de prison avec sursis, un seul d’entre eux verra cette condamnation inscrite à son casier judiciaire. Le ministère public avait requis le 5 novembre dernier devant le tribunal correctionnel des peines allant de 600 à 1.200 euros pour les faits d’enlèvement et séquestration et des amendes simples de 200 à 500 euros pour les faits d’outrage. A noter, que la constitution de partie civile de La Poste et sa demande de 440.000 euros de dommages et intérêts ont été déclarées irrecevables.
L’intervention du GIPN
Pour mémoire, les faits remontent au mois de mai 2005, lorsque La Poste a lancé son projet CQC (Cap Qualité Courrier) visant à moderniser le traitement du courrier par une restructuration prévoyant la création de plate-formes dans une vingtaine de grandes villes entraînant des suppressions d’emplois. Le conflit social était tendu et des salariés ont retenu cinq cadres, dont le directeur du site, pour obtenir l’ouverture de négociations. La préfecture a décidé de mettre fin à l’action le lendemain par l’intervention des policiers d’élite du GIPN et le placement en garde à vue de neuf des syndicalistes. Les treize syndicalistes ont été sanctionnés par la Poste par des mesures d’exclusion temporaire de 6 mois à deux ans et des mutations d’office ainsi que par le licenciement du seul agent contractuel.
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