Les entretiens de l’Excellence à l’IEP de Bordeaux : la représentation de la réussite peut conduire à la réussite


DR

Les entretiens de l'Excellence à l'IEP de Bordeaux : la représentation de la réussite peut conduire à la réussite

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 07/11/2010 PAR Joël AUBERT

Entrepreneurs, hauts fonctionnaires, avocats, professeurs agrégés, écrivains, dessinateurs de Bande Dessinée, et journalistes : en tout 35 « exemples de réussite » se sont rendus hier dans les locaux de l’IEP de Bordeaux, animés par le désir de partager leur expérience et leur savoir-faire avec leurs cadets. Leur auditoire était principalement composé de jeunes collégiens et lycéens arrivés de toute la région Aquitaine. « On parle souvent des « hauts métiers »- fin je sais pas comment appeler ça – comme de cases qu’on peut pas vraiment cocher pour notre avenir. Quand on est là, comme aujourd’hui, on peut tout cocher. », souligne Juliette, en classe de Seconde près de Bordeaux. Les Entretiens de l’Excellence c’est cela : permettre aux jeunes, non seulement de briser leurs représentations sociales de filières professionnelles prestigieuses, mais aussi, de pouvoir s’identifier à des individus d’origines diverses et variées (des continents européen, africain, asiatique).

Un choc? Un déclic…
Ces Entretiens sont le fruit d’un projet récent, décentralisé de Paris aux provinces depuis 2009. Il a permis ces deux dernières années à Bordeaux – mais aussi à Strasbourg ou Lyon fin Novembre – de réunir des jeunes autour d’adultes aux cursus prestigieux, pourtant issus de milieux plus ou moins favorisés. Organisés en partenariat avec le Club XXIe Siècle www.21eme-siecle.org, ils sont la preuve que la diversité est une chance pour tous.
Kenny JEAN-MARIE, à gauche, et Doudou DIOPUne après-midi divisée en ateliers correspondant aux différentes filières représentées (Art, journalisme et communication, haute fonction publique, etc.): « Oui, une demie journée, ça fait court pour offrir aux jeunes des champs de possibilités. Mais il s’agit justement d’une opération choc, qui se veut être la source d’un déclic. », confie Zouhair Bendrahim, coordinateur du comité organisation des Entretiens de l’Excellence 2010. L’objectif est, par la discussion et les témoignages, de susciter de l’ambition chez des jeunes qui ont tendance à s’autolimiter. Mais l’action de ces Entretiens ne se résout pas au ‘simple’ fait d’une après-midi ‘choc’ de partage. Elle a déjà connu un grand succès l’année dernière, mais Benbrahim précise : « c’est un succès certes, mais aussi un avenir » ; cette action se prolonge en effet sur Internet. Sur un site où les jeunes peuvent poser des questions, être parrainés par des étudiants en grande Ecole, et même trouver des stages qui correspondent à leur projet personnel.
La notion d’ ‘excellence’ n’est à pas confondre avec ‘élite’, souligne Zouhair Bendrahim. Il la redéfinit d’ailleurs : « l’excellence est le fait d’aller au bout de ce qu’on veut faire sans se fermer de portes. C’est se réaliser. Et on peut aussi bien se réaliser en choisissant d’être boulanger qu’en choisissant d’être chercheur au CNRS. Il s’agit précisément de mener ses projets de front et avec ambition, sans être conditionné par des facteurs socioculturels. »

Une forme de tremplin
Les Entretiens de l’Excellence sont une forme de tremplin, « une impulsion pour les jeunes présents aujourd’hui », quels que soient leurs goûts. Les professionnels sollicités sont d’ailleurs à l’image de cette diversité.
Si on lui demande de définir les trois mots piliers de la réussite, Zouhair Bendrahim sourit d’abord, puis : « Le travail, parce que c’est la base de tout. L’ambition, parce qu’elle donne son sens et sa direction au travail. Et enfin… l’optimisme. Parce qu’il ouvre toutes les portes. »
Les jeunes sont ressortis de cet après-midi satisfaits et, pour certains, guidés par une nouvelle image de la réussite : elle n’appartient pas qu’aux autres. « Mais voilà on peut tous réussir ! » déclare Julien, élève de troisième. Les intervenants de l’atelier ‘Haute fonction publique’, notamment Doudou Diop (Sciences Po Bordeaux), Geneviève Le Bigot (ENA) ont témoigné à partir de leur expérience personnelle : « La réussite c’est la soif d’apprendre. Aujourd’hui on vous transmet, mais on apprend aussi, grâce à vous (…) », «Il ne faut pas se laisser vivre, se laisser aller. Je crois qu’il faut se donner une passion, et garder ainsi une chose en tête : l’envie. » – Kenny Jean-Marie (ENA) a poursuivi plus personnellement : « Gamin, je voulais être pilote de chasse ou pompier… Quand j’ai accepté l’idée que c’était finalement là le rêve d’un grand nombre de petits garçons, j’ai affiné mes projets en vue du métier d’ingénieur. Je sais, on se le dit tous, c’est loin de s’imaginer ingénieur quand on a un devoir de maths le lendemain (…) pourtant, en Terminale, j’envoyai mon dossier scolaire de la Guadeloupe pour intégrer une prépa scientifique à Paris. »
L’accès à la culture et à la réussite pour tous est un grand idéal républicain, certes, mais il commence par une simple réponse à connaître. A la question d’une jeune lycéenne : « mais comment on fait pour se lancer, pour se donner les moyens, comment on trouve le bon numéro ? », Yolande Magni (DEA en Arts plastiques et écrivain) a répondu : « Ah ben… l’annuaire hein. »

Fanny Cheyrou

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Gironde
À lire ! SOCIÉTÉ > Nos derniers articles