Les cours de récré prennent des airs de jardins


Des jeux en bois, un toboggan, deux murs d’escalade, des arbres, de la pelouse et des copeaux de bois au sol. La cour végétalisée de l’école Condorcet donne envie de revenir à l’école.

cour copeauxCorinne Merigaud | Aqui

La cour de l'école Condorcet, à Limoges, a été végétalisée et désimperméabilisée pour apporter des ilots de fraîcheur aux élèves.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 07/06/2023 PAR Corinne Merigaud

C’est la première opération de végétalisation et de désimperméabilisation des sols menée dans une école de Limoges dans le quartier du Roussillon. Le début d’une longue série puisque la Ville ambitionne de traiter ses 61 écoles « sur un délai très long », annonce Vincent Jalby, le 1er adjoint. « C’est la première enveloppe votée pour les cours, 400 000 euros cette année avec l’objectif de l’augmenter à l’avenir. » Deux à trois cours par an seront concernées pour un coût de 12 millions. De 100 000 à 400 000 euros selon la taille de la cour, les travaux sont gérés en régie pour alléger la facture.

Avec des périodes de sécheresse et de canicule qui s’enchaînent, les élèves doivent supporter des températures supérieures aux normales parfois de mai à fin novembre comme l’an dernier. Les cours bitumées, souvent dépourvues d’arbres donc d’ombre, ne sont plus adaptées au réchauffement climatique. Pour créer un environnement plus frais, il est nécessaire de végétaliser en plantant des arbres et des végétaux, en semant de la pelouse et en désimperméabilisant les sols pour que les eaux pluviales s’infiltrent. Le bitume accumule et renvoie la chaleur, la température peut grimper jusqu’à 60 degrés. Cela réchauffe aussi l’intérieur des bâtiments, mal isolés voire sans isolation. Ces conditions ne favorisent ni la biodiversité et ni le confort des élèves.

Des copeaux de bois au lieu du bitume

Des jeux en bois, un toboggan, de la pelouse, un mur d’escalade, des copeaux au sol au lieu du bitume. Une préfiguration des cours de récré de demain..

La Ville de Limoges a travaillé en collaboration avec l’équipe pédagogique. « Afin d’aménager une cour plus respectueuse de l’environnement, elle a été désimperméablilisée à plus de 50 % et, le bâtiment de fonction rasé, la cour est plus vaste. Un terrain de basket et football a été créé sur le côté.­ » Des espaces différents ont été aménagés pour varier les jeux et usages en permettant à tous les élèves d’en profiter. Ils peuvent se poser au pied d’un arbre, se retrouver autour d’une table ou tester leur adresse sur des jeux en bois.

Au sol, des copeaux de bois ont remplacé le bitume jusqu’aux pieds des arbres, désormais libérés. « Ils sont normés pour éviter les échardes mais cela coûte cher et ils viennent de loin, même si certains sont produits en circuit court par le service des espaces verts. L’objectif est de tout produire localement. »

A terme, les jeux et le mobilier en bois, à contrôler tous les ans, disparaîtront des autres projets pour aller vers plus de simplicité. « On peut réemployer des troncs d’arbres et les transformer en bancs » illustre Bertrand Commolet, responsable du service aménagement et paysages.

« Pas une solution universelle »

Une vingtaine d’arbres a été plantée au privilège des essences adaptées au stress hydrique et en écartant les arbres allergènes, ceux avec épines et les fruitiers toxiques. La récupération des eaux de pluie permettra l’arrosage des espaces verts de la cour. « Il n’y a pas une solution universelle mais un projet élaboré en fonction de l’existant et des souhaits de l‘équipe pédagogique de chaque école », signale l’élu. Un référentiel a été établi pour les futurs projets.

A la rentrée, sera livrée la cour de la maternelle Jacques-Brel, à Beaune-les-Mines, et celle de l’école primaire René-Blanchot traitée en septembre. Cet automne, celle de Jules-Ferry sera végétalisée en tenant compte des maquettes des élèves, puis celle de Bellevue. L’école de Montmailler vient de manifester son intérêt auprès de la Ville.


En zone rurale, le PETR du Pays Monts et Barrages a engagé la dynamique en lançant un appel à manifestation d’intérêt dans ce sens. 7 communes sont candidates : Le Châtenet-en-Dognon, Champnétery, Eymoutiers, Linards, Neuvic-Entier. Peyrat-le-Château et Saint-Méard.

Selon Maxime Roby, le chef de projet, « c’est la première fois sur le territoire qu’une démarche collective, associant le CA.U.E 87 et le Parc naturel régional de Millevaches,  est initiée sur un sujet qui va monter en puissance. » Objectif : proposer aux élus un accompagnement en intégrant un volet pédagogique afin qu’enseignants et élèves fassent remonter leurs envies de végétalisation. La méthodologie sera présentée fin juin pour lancer les projets dès septembre.

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