Lydia Lunch reste un prototype unique, entre l’héroïne américaine typique, le poète maudit et la star de l’underground. Et qui se trimballe tous les clichés que cela peut véhiculer : l’enfance difficile, la fuite à 16 ans pour New York, la drogue, la prostitution, les rencontres salutaires. ses premières années semblenttoutes droit sorties d’un bouquin d’Hubert Selby Jr. Elle deviendra petit à petit l’égérie de la scène musicale de la grosse pomme, en se faisant repérer avec son premier groupe par Brian Eno pour la compilation No New York ou en devenant amie avec le groupe culte Suicide. Elle sera ensuite actrice dans le cinéma expérimental, écrira une dizaine de romans et recueils, participera à un nombre incalculable de créations en tous genres et se lancera dans le spoken word(de la poésie enregistrée, en gros).
Grande influence de la scène rock, elle deviendra incontournable dans les années 90 et sera invitée par de nombreux groupes sur disque ou sur scène : Sonic Youth, Nick Cave, Henry Rollins, Einstürzende Neubauten, The Birthday Party et bien d’autres. Féministe mais pas coincée, rockeuse et poètesse, influente mais inconnue du grand public, Lydia Lunch multiplie les paradoxes. Comme sur ce dernier disque, enregistré avec les gars de Gallon Drunk, un groupe anglais avec qui elle avait déjà joué. L’album regroupe à la fois le spoken word irrévérencieux, l’expérimentation sonore et le rock crade de ses débuts. La première partie sera assurée par Hello Sunshine, groupe de noise bordelais.
Thomas Guillot
Lydia Lunch & The Big Sexy Noise avec Hello Sunshine et Shape 2
Mercredi 14 avril, 21h à l’Hérétic : De 12 à 15 euros