Les chiffres de la précarité en Aquitaine


Degrés 360

Les chiffres de la précarité en Aquitaine

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 14/05/2012 PAR Claire Sémavoine

En 2009 en Aquitaine, 400 000 personnes, soit une sur huit, vit sous le seuil de pauvreté avec moins de 954 euros mensuels. En Lot-et-Garonne et Dordogne, c’est une personne sur six. A noter que 185 000 Aquitains sont bénéficiaires du RSA (revenu de solidarité active). La misère affecte trois familles monoparentales sur dix dans la région. Malgré les prestations sociales perçues, la moitié d’entre elles disposent du plus bas niveau de vie avec moins de 1 200 euros par mois. La précarité touche particulièrement les personnes seules, une sur cinq et gagne du terrain chez les très jeunes : en Aquitaine, les familles de 16,8% des enfants mineurs vivent sous le seuil de pauvreté contre 15,9% en 2008. Le dénuement n’épargne pas non plus les jeunes adultes de 20 à 24 ans, elle concerne 17,8 % d’entre eux, contre 17,5 % l’année précédente, ce taux se situant autour de 11% pour les trentenaires.

Le travail n’exclut pas le risque de pauvreté.
Selon les dernières études de l’Insee en 2006, en Aquitaine, 8% des travailleurs, soit 100 000 personnes sont concernés par la pauvreté laborieuse. Ces dernières travaillent tout en vivant dans un ménage pauvre dont le revenu disponible en 2006 était inférieur à 880 euros par mois. En y ajoutant les conjoints et les enfants, ce sont en tout près de 230 000 personnes qui sont concernées par cette nouvelle forme de précarité, soit 58% des personnes pauvres de la région.

En France métropolitaine, les travailleurs pauvres représentent 7 % des travailleurs, plaçant l’Aquitaine dans les dix régions où leur part est supérieure à la moyenne nationale.

Nouveaux précaires : les retraités.
Phénomène récent, la précarisation des retraités. Plus de 13 % des personnes qui vivent dans un ménage dont le chef a au moins 75 ans sont concernées. Une situation préoccupante que constate Gilberte Schramm, présidente des Restos du cœur en Gironde : « En plus de l’augmentation d’une extrême pauvreté des familles et bénéficiaires du RSA, depuis trois ou quatre ans, les retraités viennent gonfler à leur tour les rangs des personnes démunies que reçoivent nos quarante centres en Gironde. »

Des maladies anciennes réapparaissent.
« Des pathologies liées à la pauvreté comme la tuberculose, la galle, des épidémies de rougeole qu’on pensait éradiquées réapparaissent », s’inquiète David Bridier, coordinateur général de Médecins du Monde en Aquitaine. Sur Bordeaux, l’association humanitaire reçoit environ 3200 personnes par an, un public à 90% migrant, majoritairement issu des pays de l’est. « Contrairement au discours ambiant, les migrants ne viennent pas en France pour  »profiter » de la médecine. D’une part, il leur est extrêmement difficile d’accéder au droit commun français et d’obtenir une couverture sociale ; d’autre part, nous avons un mal fou à les sensibiliser aux soins », déplore David Bridier avant de dresser un constat amer, triste écho à celui des Restos du cœur : « La fréquentation dans nos trois pôles (Pau, Bayonne, Bordeaux) en Aquitaine a doublé en moins de quatre ans avec notamment l’explosion des consultions pédiatriques. Nous ne sommes plus en capacité, faute de temps et de moyen de recevoir les patients et de faire de la prévention. Nous attendons une vraie réponse de l’état, c’est urgent. »

L’écart se creuse entre plus pauvres et plus aisés …
En 2009, la moitié des ménages en Aquitaine dispose pour vivre de 1 570 euros par mois soit 10 euros de plus qu’en 2008. Cependant, entre 2008 et 2009, le niveau de vie des plus modestes diminue de -0,2% tandis que celui des plus aisés marque une progression  de + 1,2 %. Pour 10 % des Aquitains les plus fragilisés, le niveau de vie n’atteint pas 10 600 euros par an (880 euros mensuels) tandis qu’il dépasse les 34 140 euros (2 840 euros mensuels) pour les 10 % les plus fortunés. Quant à la part des prestations sociales dans le revenu des plus modestes, elle progresse et passe de 32,1 % à 33%.

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