« Il ne s’agit pas de mélanger l’huile et l’eau, » annonçait en préambule Edouard Forzy, de la Mêlée, l’association référente des Technologies de l’Information et de la Communication ( TIC) en Midi Pyrénées. « Mais bien de développer sur le sol bordelais une idée née à Toulouse pour mieux cultiver, non pas son jardin, mais son réseau, voire ses réseaux, d’un bout à l’autre de la Garonne qui nous relie ». Le ton est donné, le grand rassemblement des réseaux des professionnels aquitains coorganisé par l’équipe de l’Apacom de Charles-Marie Boret et de la toulousaine Mêlée est lancé.
La force des réseaux au service d’une grande idée
Favoriser les réseaux est une pratique que Jean-René Fourtou, Président de la fondation de l’Université de Bordeaux et Président du Conseil de Surveillance de Vivendi, comme Monsieur Jourdain avec la prose, appliquait depuis toujours sans le savoir. L’homme d’affaire sera le premier à répondre aux questions du journaliste Benjamin Bardel, sur le sujet : « La force des réseaux au service d’une grande idée ». Et une évidence. Si réseau il y a, sa puissance est largement tributaire de l’entregent du demandeur capable de convaincre et de rallier de puissants financeurs à sa grande idée. Dans ce cas précis, le pôle de recherche et d’enseignement supérieur de l’Université de Bordeaux dont Jean-René Fourtou est le président depuis fin 2009. « Même si ce n’est pas facile, précise l’entrepreneur qui euphémise en parlant de réseau subtil . » S’ils sont riches, c’est qu’ils ne lachent pas facilement » Et l’homme aux multiples mandats d’évoquer plus globalement « la nécessité de donner du sens pour que les choses marchent dans sa propre gestion des réseaux ». Une qualité indissociable du leadership, indispensable, selon lui, pour animer et motiver une équipe autour d’une idée commune.
L’essentiel est d’échanger
« Donner, travailler ensemble » seront également les mots clef de Gilles Berhault, le Président du Comité 21 et de l’ACIDD (Association communication et information pour le développement durable). L’auteur de l’ ouvrage Développement durable 2.0. L’internet peut-il sauver la planète ? pour qui les réseaux de pouvoir ont cédé la place à des réseaux d’écosystème où les flux d’information changent la donne ». Et pour qui aussi, petit pavé dans la mare des détracteurs du net : Le réseau virtuel est un fantasme, il n’existe pas. Le réseau est humain, ce sont les outils qui diffèrent, ceux qui critiquent sont ceux qui en sont exclus ». Confiant dans cette société en transformation qui sans souplesse d’esprit ne peut être qu’anxiogène. « Dans un monde où beaucoup de choses vont très mal, soit on déprime et on régente, soit on est optimisme, on crée et on échange ». Ce qu’ont parfaitement su faire, au final, les organisateurs de cette Nuit des réseaux qui réunissait 336 acteurs, issus de trente et un réseaux différents, du Medef au Mouvement des entrepreneurs sociaux en passant par les Femmes Chefs d’Entreprises, le temps d’une mêlée entre Aquitains et Toulousains pour un premier essai réussi… à transformer en 2012.
Isabelle Camus
Photos : Isabelle Camus