Les 10 ans de la Fondation pour une Agriculture Durable


Alix Fourcade

Les 10 ans de la Fondation pour une Agriculture Durable

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 05/06/2019 PAR Alix Fourcade

Et les lauréats 2019 sont… Lucile Muneret, pour sa thèse sur l’effet de l’expansion de l’agriculture biologique sur la biodiversité, et Yann Raineau, pour sa thèse sur les défis environnementaux de la viticulture. La première est écologue, le second, économiste. Les deux docteurs ont été sélectionnés cette année par la Fondation pour une Agriculture Durable en Nouvelle-Aquitaine.

« Je vous propose une analyse comportementale des blocages et des leviers d’action dans la viticulture », introduit Yann Raineau, rattaché au GREThA de Bordeaux. La viticulture représente, en effet, 3% de la Surface Agricole Utile (SAU) de France, mais aussi 14% des pesticides utilisés sur le territoire en 2006. En sortir est donc une préoccupation majeure, de plus en plus présente au sein de la profession. Le chercheur expose les blocages des viticulteurs, qui s’articulent, selon lui, autour de trois points : les alternatives aux produits phytosanitaires sont peu nombreuses, le coût de cette transition effraie ainsi que les incertitudes qui planent au-dessus de ce potentiel changement.

« Les consommateurs sont-ils prêts à payer plus cher ? », se demande l’économiste. Il a mené une étude auprès d’une centaine de consommateurs de vin pour tâcher de répondre à cette question. Au départ, les personnes testées goûtent un vin sans avoir aucune information sur celui-ci et lui donne un premier prix. Au fur et à mesure que le chercheur leur donne plus d’informations sur ce qu’ils boivent, ils donnent un prix plus élevé au produit. Cette expérience montre que les consommateurs seraient prêts à payer plus cher pour du vin mieux renseigné.

« C’est du psychologique ! »

« Le plus important pour le consommateur est la santé, campe Yann Raineau, même si la qualité de la production repose sur des critères de plus en plus multidimensionnels, entre l’histoire du vin, son impact environnemental… » Le chercheur a collaboré avec plusieurs coopératives en signant un accord de confidentialité pour faire ses expériences. Il en a profité pour présenter le projet VitiREV. Il s’agit du fruit de la collaboration entre quatre interprofessions viticoles et la Région Nouvelle-Aquitaine pour répondre à l’attente sociétale en termes de changements de pratiques.

Le président de la SAFER Nouvelle-Aquitaine, qui est aussi le président de la Fondation pour une Agriculture Durable en Nouvelle-Aquitaine, Francis Massé, s’est alors exprimé : « Tout cela, c’est du psychologique, tant du côté du comportement des consommateurs à l’achat, que du côté des agriculteurs dans leurs pratiques de culture ! »

Lucile Muneret a particulièrement insisté sur un point de sa thèse sur l’effet de l’expansion de l’agriculture biologique à l’échelle des paysages sur la biodiversité : « La hausse de la présence de l’agriculture biologique dans le paysage n’augmente pas le taux de bioagresseurs ». Elle se base sur un test qu’elle a effectué avec des vers de la grappe, aussi présents dans le bio que dans le modèle courant. Les deux lauréats ont chacun reçu une bourse de 2500 euros pour leurs travaux.

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Nouvelle-Aquitaine
À lire ! SPÉCIAL > Nos derniers articles