Cette deuxième circonscription de la Gironde n’aura cessé de nous réserver des surprises pendant la campagne. Contre toute attente, Alain Juppé a renoncé à prendre sa « revanche » face à celle qui l’avait battu en 2007, le forçant à démissionner de son poste de ministre de l’Ecologie. Côté PS, quelques heures avant la clôture des inscriptions sur les listes électorales, Vincent Feltesse, le président de la CUB (Communauté urbaine de Bordeaux) s’est invité, en « coiffant » la suppléante de Michèle Delaunay, Emmanuel Ajon. Objectif : se placer pour les municipales à Bordeaux en 2014 face à Alain Juppé… Le candidat UMP, Nicolas Florian, secrétaire général du parti en Gironde, espérait « surfer » sur « ces manoeuvres d’appareil » pour gagner la bataille. D’autant, que curieusement, Michèle Delaunay se retrouve presque dans la même situation qu’Alain Juppé en 2007, ministre, candidat aux législatives, sans pouvoir siéger.
Michèle Delaunay en ballotage très favorable
Mais, il n’en a rien été. Avec 43,50% des voix, Michèle Delaunay arrive largement en tête devant Nicolas Florian (34,28%). Ceci étant, il ne faut pas oublier qu’Alain Juppé avait obtenu 43,73% au premier tour de l’élection législative en 2007. Mais, la socialiste pourra, elle, s’appuyer au deuxième tour, sur le Front de gauche (7,14%) et Europe écologie-Les Verts (6,21%). Le maire de Bordeaux, Alain Juppé a souligné le « score encourageant de Nicolas Florian et Maribel Bernard », soulignant au passage que « le raz de marée en faveur de Michèle Delaunay n’a pas eu lieu ». Nicolas Florian, lui, veut encore y croire et assure que le « deuxième tour sera une toute autre élection ». Mais, à l’évidence, Bordeaux s’ancre de plus en plus à gauche. A la Présidentielle, la ville a voté à 57,18% pour François Hollande et à 59,01% dans la deuxième circonscription de Gironde.