Au vu des faits, on comprend l’émotion des cheminots. Le contrôleur Bernard Mortelier, 54 ans, a reçu huit coups de couteau : deux à la tête, deux à l’abdomen, un au flanc et trois au bras. Après intervention chirurgicale, il est désormais dans un état stable. « Informé qu’il allait être verbalisé », le « déséquilibré » se serait tailladé les poignets avec un couteau avant d’agresser le contrôleur. Les syndicats ont condamné une agression « intolérable » et souligné la nécessité de maintenir une forte présence humaine dans les trains et les gares. La Fédération CGT des cheminots a dénoncé une « période où les seuls objectifs financiers poussent à la déshumanisation des gares et des trains », tandis que la CFDT cheminots fustige une « dérive sociétale », estimant que les agents sont confrontés quotidiennement « à des actes agressifs et d’incivilité ». En Aquitaine, « aucun train de nuit ne circulera dans la nuit de jeudi à vendredi. Les perturbations se poursuivront vendredi dans la matinée », indique dans un communiqué, la SNCF. L’entreprise invite ses clients à emprunter un autre moyen de transport dans la mesure du possible ou à reporter leur voyage.
Trafic très perturbé
Après s’être rendu au chevet de la victime, le président de la SNCF Guillaume Pepy a salué le « courage » et le « sang froid » des deux contrôleurs du Lyon-Strasbourg. Il a appelé les cheminots à ne pas « pénaliser les voyageurs simplement parce qu’un fou dangereux a agressé des contrôleurs » en se mettant en grève. Le ministère de l’Intérieur a annoncé jeudi soir avoir activé une cellule de crise à la suite de la forte perturbation du trafic SNCF et avoir donné des consignes pour que la protection civile, la police et la gendarmerie aident à la prise en charge des passagers et sécurisent les gares. Plus d’infos sur le trafic sur http://www.sncf.fr/.
Nicolas César
Crédit photo : Alain Stoll