Auparavant produites au Danemark, ces pièces en céramiques semi-conductrices pour des bougies d’allumage seront prochainement fabriquées en Charente au sein de AEVA, une filiale de ce groupe située à Fléac près d’Angoulême (62 salariés).
L’entreprise conçoit, produit et maintient en conditions opérationnelles des équipements embarqués de hautes technologies, et notamment des systèmes d’allumage de turbines, destinés à l’aéronautique et à l’espace. Elle a souhaité relocaliser cette production pour assurer son autonomie. « Sans le CTTC, c’était quasiment impossible de maîtriser le process céramique. Leur aide a été vraiment précieuse, affirme François Perrier, président du groupe, c’est une chance d’avoir le CTTC. Jusqu’à présent nous importions ces pièces du Danemark et afin de regagner en souveraineté industrielle, il était important de les avoir en France. »
Nous avons une grande fierté de participer à la réappropriation de ce savoir-faire qui était à l’étranger et qui est stratégique pour la France
Une usine de 3 000 m² sera construite à Angoulême pour accueillir cette nouvelle ligne, un investissement de 6 millions d’euros. « Le bâtiment sera en service l’année prochaine précise-t-il, on prévoit une centaine de salariés et cela pourra ensuite se développer. » La ligne pilote a quant à elle, nécessité un investissement d’un million d’euros.
Sa mise au point a demandé deux ans de R&D aux équipes d’Aeva et du CTTC, afin d’automatiser le process tout en maîtrisant l’étape essentielle du pressage. L’industrialisation de ces pièces apportera un gain de productivité tout en répondant aux exigences techniques de mise en conformité imposées par le secteur aéronautique. Les ingénieurs, docteurs et techniciens du CTTC vont encore poursuivre la phase de tests qui a démarré en début d’année.
« Nous avons une grande fierté de participer à la réappropriation de ce savoir-faire qui était à l’étranger et qui est stratégique pour la France assure Olivier Durand, directeur du CTTC fort de 25 collaborateurs, c’est aussi une fierté pour Limoges bien connue pour son écosystème dynamique dans la filière céramique et pour le territoire néo-aquitain. La Région qui nous accompagne, nous permet de rester dans le peloton de tête et de garder une avance technologique dans ce domaine. »
Un saut technologique
La première machine sera complétée prochainement par deux autres pour la fabrication de petites séries à haute valeur ajoutée. Ces bougies pourront équiper l’aviation civile « les Airbus A 320 et A 350, des hélicoptères, des avions de business, et surtout des avions militaires tels que les Mirage et les Rafale » indique le directeur.
Depuis 2017, la Région apporte son soutien au CTTC à hauteur de 400 000 à 500 000 euros par an. Une innovation qu’a salué Alain Rousset, le président de la Région. « Cette pièce pour l’aéronautique est une avancée pour avoir l’assurance que le moteur du Rafale va bien démarrer, c’est un saut technologique qui permet à cette ETI (entreprise de taille intermédiaire), reprise par un groupe familial lyonnais, de pré-positionner son futur site de production. » Avec des emplois à la clé pour les Angoumois.