Né en 1970 à Mostaganem, à l’ouest d’Alger, Kamel Daoud est l’auteur de plusieurs récits dont une poignée se réunit dans le recueil Le Minotaure 504, qui en 2011 se trouvait dans la sélection finale du prix du Goncourt de la nouvelle. Il officie en parallèle en tant que journaliste au Quotidien d’Oran, troisième quotidien national francophone d’Algérie, où il tient une chronique parmi les plus lues du pays. Son dernier livre Mersault, contre-enquête a surpris le jury de par sa force tragique et l’audace de son histoire, qui prolonge celle de L’Étranger de Camus 72 ans après sa sortie.
À l’occasion des 50 ans du prix Nobel Nobel de François Mauriac, le Conseil régional a confié l’organisation du prix au centre François Mauriac de Malagar, à proximité de Bordeaux (en leur concédant une aide de 8000€ notamment), en collaboration avec Les Librairies Atlantiques en Aquitaine.
« Aujourd’hui, M’ma est encore vivante. »Tout le monde se souvient de Mersault, le personnage principal de l’œuvre de Camus. Étranger aux hommes et au monde, à la mort de sa mère, à ce qui l’entoure. Mais qui se souvient de « l’Arabe » sans nom qu’il assassina froidement sur une plage au soleil de plomb ? Personne. Personne hormis Haroun, son frère, qui noyait sa détresse dans les bars d’Oran avant de rencontrer un universitaire travaillant sur le célèbre roman. Il s’acharnera dès lors à rendre à son défunt frère l’histoire qu’il mérite. Aussi Mersault, contre-enquête vient-il comme une prolongation crue, un reflet sombre de L’Étranger. Un hommage d’une audace d’une puissance folles.