Ce matin, Stéphane Lhomme, le porte-parole bordelais du réseau « Sortir du nucléaire » était convoqué au siège de la DST, à Levallois-Perret dans les Hauts de Seine. Il lui est reproché d’être en possession d’un document « confidentiel défense » révélant que les nouveaux réacteurs nucléaires de type EPR ne sont pas conçus pour résister au choc d’un avion de ligne. Un document, que les policiers ont retrouvé à son domicile le 16 mai 2006, lors d’une perquisition à son domicile. Le lendemain, « Sortir du nucléaire » et d’autres associations ont publié une copie numérisée de ce document sur leurs sites internet pour informer le grand public, au moment, où un réacteur nucléaire de troisième génération EPR (développé par Areva et exploité EDF) est en construction à Flamanville dans la Manche.
Stéphane Lhomme encoure cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende
Aujourd’hui, pour la seule détention de ce document, Stéphane Lhomme encoure cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende. Pour protester contre cette garde à vue, José Bové et une cinquantaine de personnes ont manifesté ce matin devant la DST, en région parisienne. Un rassemblement d’une quinzaine de personnes a également eu lieu devant le commissariat de Bordeaux. Tous estiment que cette procédure est « scandaleuse ». « Nous sommes tout à fait certains de notre bon droit et de notre devoir, même, de révéler ces informations pour montrer à l’ensemble de la population que, une fois de plus, concernant le nucléaire, les autorités françaises nous racontent des salades », a récemment déclaré Stéphane Lhomme, lors d’une interview à France Bleu Gironde. Selon lui, cette garde à vue est aussi un moyen de faire pression, afin qu’il révèle ses sources, notamment les personnes au sein d’EDF, qui lui ont transmis ce document.
Nicolas César