Le Musée de la Mer et de la Marine ouvre (enfin) ses portes


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Le Musée de la Mer et de la Marine ouvre (enfin) ses portes

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 20/06/2019 PAR Romain Béteille

Il en aura fait couler, de « l’ancre » mais ça y’est, ce jeudi 20 juin, le Musée de la Mer et de la Marine de Bordeaux a enfin levé la sienne. Si les espaces d’exposition temporaire ont accueilli depuis novembre des clichés de National Geographic et aujourd’hui des dessins de Sempé (depuis le 29 mai et jusqu’au 6 octobre), ce n’est pas faute d’avoir bataillé avec les éléments, en particulier l’annulation de l’exposition consacrée à Monet début 2018. « C’était une décision unilatérale que je regrette profondément, d’autant plus que j’ai mis de l’argent dans cette opération », estime d’ailleurs l’homme d’affaires et collectionneur charentais Norbert Fradin, quelques minutes avant de donner le coup d’envoi officiel. « C’est trois ans de travail constant, c’est une forme d’aboutissement même s’il y a encore des choses à faire. De toute façon, ce musée est conçu pour être réversible : à tout moment, y compris dans les salles d’exposition permanente, nous pourrons changer des choses et retravailler les thèmes », continue le « principal mécène » de ce musée privé dont il a financé la majeure partie.

Nouvelle collection permanente

Musée Mer Marine

Déjà qu’un requin préhistorique, ce n’est pas si courant, mais alors si en plus il est en métal…

Que pourra donc trouver le public pour le prix du ticket d’entrée (14 euros en tarif plein), sans doute en prolongement d’une visite du parcours permanent de la Cité du Vin ? Pas mal de choses, y compris un bâtiment sans mur porteur, volontairement ouvert, bétonné et lisse, en plein cœur d’un quartier des Bassins à Flot en pleine transformation. Conçu par l’architecte Olivier Brochet (le même que pour le Musée de l’Homme ou de l’Orangerie), il souhaite rester « un espace extrêmement simple avec une architecture brutaliste, où finalement ce sont les objets qui font la richesse de l’espace. C’est comme si on était dans la salle des machines d’un bateau ». Et des bateaux, il y en a. Beaucoup, notamment dans le parcours permanent qui était l’objet de l’inauguration ce jeudi, presque un an jour pour jour après le faux départ Monet. Ils racontent à leur façon l’histoire de la navigation, celle de la mer et de son rapport avec l’être humain. Grandes découvertes, batailles navales, expéditions sont ainsi relatés au travers de maquettes comme celle du « bateau-lune » originaire du Bangladesh, « qui est encore en service aujourd’hui puisqu’il il y a toujours des gens qui pêchent dessus. On est dans cet exemple type de continuité de l’humanité, avec mille ans d’histoire dans un seul navire ».

Le MMM convoque, chacun à leur tour, des œuvres ou bâtiments célèbres : le port de Bordeaux vu par Eugène Boudin (qui a été reconnu comme maître par… Monet, ce qui ne s’invente pas), la maquette « écorchée » (découpée pour qu’on puisse voir l’intérieur) de plus de cinq mètres de long, une figure de poupe comprenant les armes de la famille royale d’Angleterre, la maquette du navire ayant conduit la dépouille de Napoléon vers la France en 1840, des plaques de verre de l’expédition du « Commandant Charcot » en Antarctique ou encore une sculpture de Neptune. À peine démarré, la vie du musée s’inscrit déjà dans la vie locale au travers d’une exposition « Horizon Liberté », à l’occasion de la saison culturelle bordelaise 2019, dans laquelle on trouvera un parcours comportant notamment des maquettes (dont celle de l’Hermione et d’un Liberty Ship) et des thèmes centrés sur la relation entre Bordeaux et les Amériques. Enfin, on n’oublie pas la partie plus contemporaine du musée. : les 250 dessins de Sempé bien sûr mais aussi ce mégalodon métallique de sept mètres de haut réalisé par l’artiste Philippe Pasqua, symbole de l’extinction des espèces ou ces sirènes déguisées en poupées barbies (ou peut-être est-ce l’inverse) créées par la plasticienne Flore Sigrist et trônant à côté des maquettes de navires historiques, le tout sans coupures. 

Musée Mer Marine

Être un navigateur n’empêche pas de regarder en l’air…

La carte et la boussole

Alors bien sûr, il reste encore pas mal de chemin à faire pour que le musée de Norbert Fradin ne délivre son expérience complète.Si l’auditorium du musée est terminé et accueille du public depuis plusieurs mois (sur une jauge de 300 places), la grande exposition à la découverte des océans a quelques retards à l’allumage, sans compter les jardins suspendus dont on ne voit pas encore la pelouse verdir les toits. « Ca va se faire très vite, on a encore des œuvres à installer. Je suis prudent sur le calendrier, d’abord parce que c’est un lieu que je finance seul. J’ai quelques partenaires ponctuels qui accompagnent certaines expositions, mais ils sont peu nombreux », glisse Norbert Fradin, un brin frileux mais qui dit entre deux préparatifs avoir tout de même « plaisir de pouvoir montrer ces œuvres au public, un peu comme ce que je fais dans les châteaux médiévaux ou le moulin de Porchères. Je pourrais m’approprier ces lieux, mais ce qui me fait plaisir, c’est que le public puisse lui-même se les approprier ». Le musée compte aussi faire corps avec le quartier dans lequel il s’inscrit : « nous sommes dans ce quartier de Bacalan qui était le quartier du port, nous sommes prêts à participer à tout ce qui pourra être envisagé, aussi bien avec le port qu’avec les gens qui y habitent. C’est un quartier qui va muter mais dont les racines doivent être conservées ». 

L’info en plus : Si vous voulez en savoir plus sur le programme (et les tarifs), rendez-vous sur le site du musée, www.mmmbordeaux.com. Et si le monde maritime vous intéresse, vous pouvez aussi jeter un oeil sur cette exposition originale consacrée au surf qui se tient jusqu’au 5 janvier au Musée d’Aquitaine.

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