En 2000, on recensait encore près de 4 000 candidats au concours de l’ENM (École nationale de la magistrature). Ces dernières années, leur nombre est tombé à moins de 2 000. « L’exécutif a pris l’habitude de pointer régulièrement du doigt les magistrats. Rien d’étonnant à ce que cela ait éloigné les étudiants en droit de l’ENM », fait remarquer Christophe Régnard, président de l’Union syndicale des magistrats (USM). 207 postes ont été offerts en 2012 – du jamais-vu depuis 1976 -, mais près de 30 n’ont pas été pourvus faute de candidats ayant le niveau requis
Des juges critiqués par le pouvoir et mal payésCe sont aussi et surtout les conditions de travail dans des tribunaux surchargés ou encore la rémunération jugée trop faible (1,2 fois le salaire français moyen en début de carrière) pour un concours reconnu comme le plus difficile après celui de l’École nationale d’administration (ENA), qui expliquent la désaffection vis-à-vis du métier. L’Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire) a demandé à la garde des Sceaux, Christiane Taubira,une étude sur le sujet. Il y a urgence. Les départs à la retraite des magistrats baby-boomers augmentent chaque année.
Manque de candidats à l’ENM de Bordeaux: Le métier de juge n’attire plus en France
Manque de candidats à l'ENM de Bordeaux: Le métier de juge n'attire plus en France