Le maïs génétiquement modifié de Monsato graine de discorde


La Haute Autorité provisoire chargée d'évaluer les plantes génétiquement modifiée n'est elle qu'un comité théodule soucieux de complaisance? Ses conclusions (voir notre article ci-contre) qui évoquent des faits scientifiques nouveaux provoquent en to

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Le maïs génétiquement modifié de Monsato graine de discorde

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 10/01/2008 PAR Gilbert Garrouty

Alors que Nicolas Sarkozy indiquait qu’il se donne quelques jours avant de prendre une décision quant à la clause de sauvegarde à propos du maïs Mon 810, la décision, annoncée la veille, par le comité de préfiguration de la Haute Autorité a provoqué une véritable tempête, laquelle a même gagné la majorité présidentielle. L’association qui réunit les producteurs de grandes cultures de la FNSEA, ORAMA (blé, oléagineux, maïs) qui compte parmi ses animateurs des hommes du sud-ouest tels que Christophe Terrain et Henri-Bernard Cartier (tous deux gersois) critiquent ses conclusioins en des termes très virulents ». « Politique politicienne. Aucun élément scientifique nouveau de nature à fonder la mise en oeuvre de la clause de sauvegarde. Les doutes sérieux ne sont que des termes orientés et complaisants ». Tels sont les « compliments » d’ORAMA à cette commission, ainsi qu’en direction de la mouvance politique favorable à l’interdiction des OGM. ORAMA critique vivement le fait que Nathalie Kosciusko-Morizet et Michel Barnier aient reçu José Bové. Autre fait qui en dit long sur l’ambiance: 14 membres de la Haute autorité provisoire « contestent les doutes sérieux » émis par son président, le sénateur Jean-François Le Grand. Rappelons que Nicolas Sarkozy a dit qu’il solliciterait la clause de sauvegarde « en cas de doutes sérieux ».

Critiques du président de l’Assemblée

De son côté, le président UMP de l’Assemblée Nationale, Bernard Accoyer, a lui-aussi vivement contesté le point de vue de la Haute autorité. »Nous ne pouvons nous satisfaire d’un comité nommé peut-être avec un peu de précipitation qui serait l’autorité incontestable. J’attends que la France prenne des décisions fondées sur de véritables conclusions scientifiques » « Une décision sereine ne se prend pas pendant que certains font la grève de la faim a-t-il ajouté ». Ou l’attitude de Bernard Accoyer révèle une répartition des rôles entre la majorité et de la Présidence de la République, ou il s’agit des prémices de divergences tant sur le fond que sur la méthode.

Monsanto: « rien de nouveau »

Dans cette cacophonie générale, l’avis de Monsanto parait presque le plus modéré. « L’inventeur » du Mon 810 se contente d’affirmer dans le communiqué que la multinationale a adressé à « Aqui « que Monsanto ne peut que se joindre à tous ceux qui ont depuis hier soir mis en doute la crédibilité du processus qui a abouti à ce projet de rapport et aux conclusions qu’il contient. Réalisée trop rapidement par une autorité mise en place à titre temporaire, la revue concernée pose question. Elle n’ajoute rien de nouveau au corpus considérable de preuves scientifiques et de revues multiples déjà menées sur le Mon810 par les autorités compétentes à travers le monde et incluant l’Union Européenne et la France. Elle ne saurait en aucun cas constituer la base d’un processus éclairé de décision ».

Le réquisitoire de la Haute autorité


Mais que dit donc la Haute autorité provisoire? Elle évoque des « doutes » qui concernent l’impact du Mon810 sur la faune environnante, notamment les lombrics considérés comme espèces clé des éco-systèmes, sur des lépidoptères , sur la faune aquatique en raison de la persistance du transgène et de la toxine produite. Le comité évoque l’insuffisance des analyses toxicologiques dans le dossier européen d’autorisation, et il émet des doutes sur la qualité des évaluations pour ce qui est des distances de dissémination des pollens. Il recommande des études sur la variabilité de la protéine insecticide Bt (elle est produite par le maïs) , ainsi que sur son impact sur les abeilles, et sur d’autres animaux que le rat (modèle utilisé en laboratoire). Des études d’impact sont conseillées, par ailleurs, sur les différents systèmes agricoles, sur l’intérêt pour l’agriculture en général. Un point positif est constaté: la réduction des mycotoxines. Mais la comparaison a été faite avec un maïs qui n’était pas traité chimiquement.

Vers la suspension

11 janvier (22h30):Le gouvernement français suit l’avis de la Haute Autorité provisoire et décide d’enclencher la procédure de clause de sauvegarde auprès de l’Union Européenne à propos du maïs Mon 810, ce qui permettrait d’interdire sa culture jusqu’à la réévaluation de cette variété par les autorités communautaires.

 

 

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