Le HandyLover : pour la sexualité des personnes handicapées


Dans une société où l'on considère encore la sexualité des handicapés comme taboue, voire les personnes handicapées comme asexuées, ce dispositif, créé en Nouvelle-Aquitaine, compte faire évoluer les choses. Malgré les préjugés toujours tenaces.

Un couple dont une personne est en fauteuil roulant

Le HandiLover est un matériel médical visant à permettre une sexualité épanouie aux personnes en situation de handicap. Une manière aussi de combattre le tabou sur ce sujet.

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 14/02/2023 PAR Emmanuelle Diaz

Handicap et sexualité ? Deux notions parfois encore aujourd’hui jugées incompatibles. Car comment avoir une relation intime épanouie lorsque la motricité fait défaut ? Dans une société qui considère encore souvent les personnes handicapées comme asexuées, difficile d’aborder la question. « Il y a encore un an, parler de la sexualité des personnes handicapées, c’était mal vu. Personne ne le faisait, pas même les médecins. Aujourd’hui, quand on pose la question à une infirmière, un kiné ou à un sexologue, on sent qu’ils ne sont pas formés et mal à l’aise avec le sujet », se désole Olivia Moreau, co-directrice de Bivea Medical, entreprise gradignanaise spécialisée dans les produits médicaux en lien avec l’intimité.

Le HandyLover : un palliatif aux assistants sexuels

Un point de vue que partage également Rodolphe Brichet, ancien responsable qualité dans une start-up de dispositifs médicaux, et qui, fort de son expérience dans l’appareillage sportif, a conçu le HandyLover. Un produit novateur qui « apporte une solution adaptée à une sexualité solitaire ou en couple, en fonction des différentes possibilités de mobilité physique », décrit-il. « Le HandyLover est accessible à toute personne ayant une mobilité réduite à partir du moment où elle peut utiliser ses bras ou ses jambes, à moins que le conjoint ne se charge des mouvements », poursuit-il.

siège HandyLoverMobility Desire

Le HandyLover, un dispositif qui permet aux personnes handicapées d’avoir ou de retrouver une sexualité épanouie, seules ou avec un partenaire.

Le concept ? Un dispositif d’assistance sexuelle composé d’une assise en tissu PVC Sanitized (L50 x H36 x H17cm, poids 6kg) supportée par une structure en aluminium et qu’il a réalisé dans son entreprise poitevine, Mobility Desire, avec l’aide du Docteur Corinne del Aguila Berthelot, médecin sexologue à l’Hôpital Henry Gabrielle de Lyon. Personnalisable et réglable, il peut être enrichi d’éléments et de sextoys. Breveté en France en 2016, puis en Europe et aux États Unis (un brevet canadien est en cours), ce dispositif, lauréat du Prix OCIRP Handicap 2017 Vie affective et Sexualité et du Label 2021 de la Chaire UNESCO Santé sexuelle & Droits humains , a bénéficié du soutien de la Région Nouvelle-Aquitaine/ADI et de BPI France ainsi que de celui de l’INPI Nouvelle-Aquitaine Poitiers.

D’un coût de base de 648€, il est pris en charge à 75% pour un plafond de 3 960€ par période de 3 ans par les MDPH (Maisons Départementales pour les Personnes Handicapées) comme aide technique à la mobilité sexuelle, et par certaines assurances dans le cadre de la réparation du préjudice corporel suite à un accident, comme solution au préjudice sexuel.

Une législation et des a priori

Précurseur et unique au plan international, cet appareillage, légitimé par le corps médical et les instances du handicap et conçu comme un palliatif aux assistants sexuels (considérés comme de la prostitution), peine encore à trouver sa voie. « Certains dossiers ont été déposés depuis plus de deux ans sont toujours sans réponse quant à leur prise en charge. Les a priori ont la vie dure », s’insurge Olivia Moreau, dont l’entreprise est la seule à proposer -en ligne ou sur place- le HandyLover.

Mais la circulaire du 5 juillet 2021 relative au respect de l’intimité, des droits sexuels et reproductifs des personnes accompagnées dans les établissements et services médico-sociaux relevant du champ du handicap, prévoit désormais la mise en place dans chaque région d’un centre ressource et l’obligation pour les établissements médico-sociaux, d’avoir un référent de santé sexuelle. Une réglementation qui devrait faire bouger les choses et dont la généralisation devrait intervenir d’ici deux ans.

Infos pratiques !

Bivea Médical
6 rue du Solarium
33170 Gradignan
05 57 26 09 00 – info@bivea-medical.fr

https://handy-lover.com

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