Le grand oral européen de Laurence Harribey


Marianne Chenou

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 08/02/2019 PAR Marianne Chenou

De nombreux jeunes, français et européens, étaient venus écouter la sénatrice Laurence Harribey à la MEBA. Cette intervention est la première d’une série de six, dans l’optique des prochaines élections européennes. Yana Langlois, présidente de la MEBA, a salué la réactivité de l’invitée du jour : « Laurence a été la première à nous répondre dès que nous avons lancé cet appel à 18 parlementaires ».

Il faut dire que l’engagement de Laurence Harribey n’est pas nouveau. À l’âge de 25 ans, elle raconte son premier travail en tant que secrétaire générale d’une ONG impliquée dans le développement local et la mise en relation d’entreprises européennes. « Je me suis découvert de nombreux points communs avec des gens qui venaient du Portugal, de Suède ou d’Espagne, dans nos envies de coopération européenne ».

Membre de la Commission des Affaires européennes au Sénat, elle est ainsi chargée de vérifier que les textes législatifs européens n’empiètent pas sur le champ d’action réservé à la France, de manière indépendante. Un rôle capital pour garantir aux États membres leur souveraineté, et la coexistence avec l’Union européenne.

Pour ce grand oral, place aux jeunes. Autour de Milan Abram, engagé au sein de la MEBA, 7 jeunes européens se sont succédé pour poser leurs questions à la sénatrice. Elles ont clairement mis en avant une problématique : comment rendre l’Europe plus populaire aux yeux des citoyens ? Vaste sujet, auquel Laurence Harribey ne prétend pas avoir toutes les réponses, mais dévoile déjà quelques pistes. « Il faut arrêter de voir l’Europe comme la source de tous les maux. C’est facile de dire la faute à l’Europe ».

Un moment charnière du projet européen

Pour Laurence Harribey, le projet européen s’est construit au sein de l’opposition est/ouest mondiale, aujourd’hui obsolète. Il faut maintenant réinventer l’Union européenne, autour de nouveaux enjeux, notamment climatiques. C’est ce qui se joue actuellement, dans une Europe perturbée par le Brexit, les populismes en forte augmentation. La défiance n’a jamais été aussi grande.

Deux chemins se dessinent désormais : une Europe morcelée entre coopération et populismes ou une refonte totale du projet européen pour prendre en compte les nouvelles problématiques. « Peut-être qu’il faudra changer l’organisation et recentrer l’Union européenne autour d’un noyau de pays actifs ». Elle met en avant des histoires, des cultures respectives diverses, qui justement doivent être la réponse contre ce repli des nations : « c’est là que commence la tolérance, en connaissant nos différences ».

Les normes européennes, souvent pointées du doigt par les citoyens, ne sont pas si drastiques. « En général, la loi française durcit la norme européenne, accroit les exigences ». Pèse donc sur l’Union européenne un fardeau injustifié. La question d’un manque de communication est soulevée, mais pour Laurence Harribey, le problème est ailleurs : « Les gens ne savent pas ce que fait l’Europe dans leur vie quotidienne. Ils ne savent pas que chaque mètre de fibre optique installé, l’est en partie grâce à des fonds européens ! ». Trop de communication institutionnelle, pas assez de preuves au quotidien de l’action européenne pour les citoyens, un triste constat que fait la sénatrice.

Interrogée par un membre de l’assistance sur le récent rappel de l’ambassadeur de France en Italie, elle affirme la responsabilité collective européenne dans la situation italienne. « Il fallait dire stop à un moment. Donc ce rappel est un acte fort. Mais nous les avons laissés seuls face à la crise migratoire. Nous sommes responsables ».

La sénatrice de Gironde s’est également montrée acerbe vis-à-vis du Parti socialiste : « Il n’y a pas d’idée européenne dans notre famille politique. Nous sommes toujours dans la gestion de l’échec du référendum de 2005. Nous n’avons jamais réécrit notre projet politique socialiste à la lumière du prisme européen ». Inquiète de l’échéance électorale à venir, elle évoque un scrutin qui sera « révélateur » des incapacités des politiques à mettre en avant un réel projet européen.

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