Le gouvernement ne veut pas d’un port méthanier sur l’estuaire de la Gironde


KimonBerlin

Le gouvernement ne veut pas d'un port méthanier sur l'estuaire de la Gironde

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 01/02/2008 PAR Joël AUBERT

Dans le froid glacial de ce samedi 22 décembre, Didier Quentin contemple l’estuaire de la Gironde avec un sourire malicieux. Le député UMP de Royanjubile : celui qui se bat depuis deux ans contre le projet de terminal méthanier du Verdon sait qu’il vient de marquer des points décisifs.
Sur invitation de l’élu charentais, le député UMP de la Somme, Jérôme Bignon, président de l’Agence des Aires Marines Protégées, est venu inspecter les lieux. Devant les journalistes, Jerôme Bignon ne fait pas de mystère. Il affirme sans ambages que l’estuaire de la Gironde sera classé en zone protégée d’ici deux ans.

« Très très dissuasif »

Conséquence, le territoire délimité sera dirigé par un conseil de gestion regroupant particuliers, collectivités, plaisanciers et pêcheurs. Ces acteurs locaux auront pour mission de gérer durablement l’estuaire en prenant soin d’épargner l’environnement. Dans ces conditions, on voit mal comment un terminal méthanier pourrait trouver sa place au Verdon sur Mer. « C’est évidemment très très dissuasif », reconnaissait sans mal Jérôme Bignon. De source proche du dossier, on avoue même que le classement revient à signer l’arrêt de mort du projet. Aussi efficace pour empêcher l’implantation d’un méthanier qu’une gousse d’ail pour neutraliser un vampire, l’aire marine protégée possède une autre vertu. « Une aire marine protégée, ce n’est pas un sanctuaire ! Les pêcheurs pourront continuer à pêcher, les ostréiculteurs à produire des huîtres, les plaisanciers à se promener dans leurs bateaux », précise le député de la Somme. Le tour est joué : la manoeuvre permet de tuer dans l’œuf le projet mené par la société hollandaise 4Gas.

A Nantes l’industrie, à Bordeaux le tourisme

Comme dans un jeu d’échec, le classement de la zone constitue en outre un pion susceptible de contrer 4Gas si la société de Rotterdam refusait de tenir compte des conclusions hostiles du débat public, qui doivent être publiés au plus tard le 14 Février 2008.
Une obstination juridiquement possible de la part des investisseurs hollandais, mais sans doute difficilement soutenable. La mobilisation contre le projet est importante au plan local, mais aussi dans les plus hautes sphères. De source proche du dossier, on affirme que le gouvernement n’envisage pas de remettre en question la configuration actuelle du littoral : à Nantes St-Nazaire les zones industrielles, à Bordeaux, la Gironde et la Charente-Maritime, le tourisme. D’autant que le terminal méthanier de Montoir-de-Bretagne est déjà en service dans l’estuaire de la Loire, et que les côtes de Loire Atlantique disposent déjà de structures industrielles importantes et opérationnelles. Reste à savoir si tout cela suffira à faire plier 4Gas…

Photo : KimonBerlin

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