Le Parc Forestier du Grand Sud-Ouest laissé en planDepuis 2002 et l’interruption soudaine du « Fonds Forestier National », aucune nouvelle opération de reboisement n’avait été conduite sur le territoire français. Les conséquences de ce coup d’arrêt se sont vite fait ressentir : le nombre d’arbres plantés a été divisé par deux en une vingtaine d’années. Alors aujourd’hui, si la courbe n’est pas inversée, la forêt de production ne sera bientôt plus en mesure de répondre à une demande en bois grandissante. Ajoutée à cela, la désormais récurrence exceptionnelle de tempêtes ravageuses continue d’affaiblir les ressources d’un patrimoine arboricole aux abois. « Tous les dix ans, ces catastrophes naturelles creusent un trou conséquent dans les ressources » explique Nathalie Bourmaud, responsable de la communication chez Alliance Forêt Bois.
La forêt stagne et sa regénération naturelle ne suffit pas à combler les demandes des industriels. Rappelons qu’en Aquitaine, première région forestière française, la filière forêt-bois pèse sur la balance économique un poids comparable à celui du secteur viticole.
Vitale pour la vie sociale et économique territoriale lorsqu’elle permet la création d’emplois non délocalisables, la forêt l’est aussi pour le développement durable de nos territoires : protection des sols, régulation du cycle de l’eau, maintien de la biodiversité, lutte contre le réchauffement climatique grâce à la séquestration de CO2 … Les atouts de ce milieu vivant sont incontestables et doivent être à tout prix préservés.
Plaque tournante de plus de 40 000 adhérents sylviculteurs menacés par une carence en matière première, l’Alliance Forêt Bois se devait de réagir face à l’urgence du renouvellement forestier. C’est chose faite avec le lancement, en septembre dernier, du fonds de dotation « Plantons pour l’avenir ».
Planter pour dynamiserA travers ce projet sans précédent, la première coopérative forestière de France appelle entreprises et particuliers à participer financièrement à la relance du « reboisement de la forêt française dans le cadre d’une gestion forestière durable ». Le soutien des donateurs se concrétise par la replantation de parcelles négligées ou mal entretenues, à la demande de propriétaires forestiers engagés dans des projets de gestion forestière durable. L’avance financière cédée par l’Alliance est remboursable à taux 0 par le bénéficiaire.
Tout le monde est gagnant avec le fonds de dotation « Plantons pour l’avenir » ! Outre une réduction d’impôt de 60%, les sociétés donatrices bénéficient d’une gamme d’outils de communication pour valoriser concrètement, en interne et en externe, leurs efforts en faveur de la défense d’un environnement naturel fragile. Enclencher un cercle vertueux qui profitera à la fois aux sylviculteurs et aux mécènes, voilà l’objectif de l’Alliance.
A entendre Nathalie Bourmaud, le fonds de dotation semble porter ses fruits : « L’appel à projet lancé grâce à une première vague de donateurs en décembre 2014 a rendu possible la plantation de 100 hectares d’arbres ». Au fil des mois, de grands groupes comme Nestlé ou General Electrics France, ou des sociétés locales de taille plus modeste affiliées, ou non, au travail du bois, ont ainsi rapidement rejoint la cause défendue par Alliance Forêt Bois. Et le second appel à projet est déjà sur les rails !