Le développement des circuits courts au coeur des préoccupations du Conseil Régional d’Aquitaine


Bérénice Robert

Le développement des circuits courts au coeur des préoccupations du Conseil Régional d'Aquitaine

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 17/06/2011 PAR Bérénice Robert

Après une brève introduction du vice président en charge de l’agriculture Jean Pierre Raynaud rappelant les grands défis de l’agriculture en circuit court (qui représente un tiers des exploitations en Aquitaine), c’est Sophie Dubuisson-Quellier, sociologue, directrice de recherche au CNRS et professeur à Sciences Po Paris qui a pris la parole pour présenter, d’un point de vue sociologique, les enjeux des circuits courts. Comme elle le rappelle d’abord, ce système, qui consiste à réduire au maximum le nombre d’intermédiaires entre le producteur et le consommateur (voire à les supprimer comme c’est le cas dans la vente directe) n’est pas, ainsi qu’on serait trop souvent porté à le croire, un phénomène nouveau. « C’est une démarche ancienne, explique-t-elle, aussi ancienne que l’agriculture ». Cette précision préliminaire faite, elle s’applique par la suite à brosser un tableau très détaillé des circuits courts et des problématiques qui y sont rattachées.

Une implication croissante des collectivités territoriales

De quoi s’agit-il, quelles sont les raisons qui amènent producteurs et consommateurs à choisir les circuits courts, ainsi que les trajectoires et modes de vie qui y sont reliés, rien n’est laissé de côté, et elle souligne par ailleurs l’implication croissante des collectivités territoriales à ce niveau depuis la fin des années quatre-vingt dix. Certains éléments, selon Sophie Dubuisson-Quellier, sont particulièrement importants à retenir. Il y en a un en particulier qui mérite d’être souligné, le contexte d’inquiétude qui a entouré le développement des circuits courts, et qui en est à la fois la force et la faiblesse. En effet, les consommateurs se sont tournés vers ce système, suite à une déception vis-à-vis d’autres systèmes comme l’agriculture intensive. S’il arrivait qu’ils soient déçus une nouvelle fois, cela pourrait bien être fatal aux circuits courts.

Un constat plutôt pessimiste à Grenoble

La théorie laisse ensuite rapidement la place au concret, à travers deux exemples bien précis : le développement de l’agriculture périurbaine dans l’Y grenoblois, et l’approvisionnement de restaurations collectives en circuits courts en Périgord. Le premier s’inscrit dans un territoire bien particulier et contraint, où la ville et les espaces urbains sont à la recherche du même type d’espace. C’est dans ce cadre qu’a été créée l’Association pour le Développement de l’Agriculture dans l’Y Grenoblois (ADAYG), fruit d’un mariage entre les collectivités territoriales et la chambre d’agriculture, et dont le directeur adjoint Lilian Vargas avait fait le déplacement pour en expliquer les grandes lignes. Une marque a en particulier été créée, Terres d’ici, avec un cahier des charges qui s’est étoffé au cours du temps. Mais, malgré un certain nombre de points positifs qu’il détaille, c’est un constat assez pessimiste qu’il fait de cette expérience, mettant en avant les nombreux freins auxquels ils ont dû, et doivent encore faire face avec les producteurs.

Un projet périgourdin ambitieux

Un constat aux antipodes de celui que font Aude Liquière de la Chambre d’Agriculture de Dordogne et Gaëlle Baligand d’Agrobio Périgord. Elles ont eu en effet à cœur de souligner les réussites du projet commun d’approvisionnement de restaurations collectives en circuits courts, qui pourrait se résumer ainsi : « partager l’expérience et capitaliser sur nos acquis en valorisant l’existant ». Un projet ambitieux, qui consiste à utiliser uniquement des produits issus de l’agriculture biologique pour cuisiner les repas servis dans la restauration collective.

Le Président du Conseil Régional a ensuite pris la parole pour conclure cette conférence, en lançant quelques pistes de réflexion, sur une possible mise en place d’un label « produit de proximité », ou encore le lancement d’une marque bio régionale. Des pistes à creuser, en concertation avec les acteurs concernés.

Un succès au rendez-vous pour le marché des producteurs

Enfin, pour clôturer cette rencontre, il était indispensable de faire un arrêt au marché des producteurs de pays, qui se tenait sur le parvis de l’Hôtel de Région. Quinze d’entre eux avaient fait le déplacement pour présenter leurs produits, et quand on les interroge, ils sont unanimes pour dire que ce marché a été un vrai succès. Un certain nombre d’entre eux avait d’ailleurs vendu une majorité de leurs produits avant la fin. Mme De La Croix, du verger de Briteste dans le Lot-et-Garonne, regrette seulement qu’il n’y ait pas eu plus de communication faite autour de l’évènement. « Ce sont surtout des employés du Conseil Régional qui ont acheté les produits, déclare-t-elle. Mais elle espère, tout comme J. Farineau, qui pour sa part proposait des croustades d’Odette, des cannelés et des gâteaux basques, que ce genre d’évènement soit plus fréquent, voire devienne mensuel. Une vraie réussite donc, qui a autant ravi les producteurs que les nombreux acheteurs.

Bérénice Robert

Crédit photo : Bérénice Robert, Aqui!

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