Le collectif Lim’Bow milite pour un centre LGBTI+


L’ouverture d‘un centre LGBTI+ est attendu à Limoges. Un tel lieu d’accueil, d’écoute et d’information n’existe pas encore en Limousin.

Andrée Carment et Evelyne SagnetCorinne Merigaud | Aqui

Andrée Carment et Evelyne Sagnet membres du collectif Lim'Bow, se mobilisent depuis plusieurs mois pour l'ouverture du 1er centre LGBTI+ du Limousin.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 30/01/2024 PAR Corinne Merigaud

Elles travaillent sans relâche depuis plusieurs mois sans compter leurs heures. Evelyne Sagnet, trésorière du collectif Lim’Bow et Andrée Carment, en charge de la communication, attendent avec impatience une subvention du gouvernement.

Leur objectif est d’ouvrir à Limoges le premier centre LGBTI + du Limousin (*). Créé le 3 février 2011 à Limoges, le collectif Lim’Bow qui regroupe 21 associations limousines ou nationales et des syndicats, lutte contre les LGBTI+phobies. Reconnu d’intérêt général, il lutte pour défendre et faire avancer les droits de la communauté LGBTI+. Le collectif a, par exemple, organisé la 1ère Marche des fiertés à Limoges, le 24 septembre 2022, qui avait été suivie par environ 1 800 personnes, bien plus que prévu. La 2ème édition, un an plus tard, a attiré quelques 2 300 personnes du Limousin et de l’Indre. Le succès de cette mobilisation massive a incité Lim’Bow à ouvrir un lieu dédié.

Bien que la région Nouvelle-Aquitaine compte déjà plusieurs centres (voir encadré), un tel lieu fait défaut en Limousin. Une trentaine de centres ont déjà pignon sur rue dans l‘Hexagone et l’ouverture de dix nouveaux est prévue d’ici trois ans. « Le gouvernement a débloqué 3 millions d’euros annonce Evelyne Sagnet, la trésorière de Lim’Bow, et c’est officiel Limoges et Béziers ouvriront en 2024. Nous attendons une subvention depuis décembre mais elle est loin d’être assurée car, suite au changement de ministre, nous n’avons plus d’interlocuteur. En début d’année, nous avons donc lancé un appel aux dons sur helloasso

« Discriminées à outrance »

Cette structure ouverte à tous serait un lieu d’accueil, d’écoute et d’échange spécialisé sur les questions de genre, d’homosexualité et de transidentité. Les porteurs du projet veulent combler un besoin d’informations. « On y accueillerait différentes personnes mais en premier, les jeunes LGBTI+ qui se questionnent sur leur orientation sexuelle ou leur identité de genre. Cela leur pose problème au collège, au lycée ou dans leur famille par rapport aux discriminations, constate-elle. Certains sont paumés et cherchent un lieu d’accueil pour avoir des réponses à leur ressenti. »

Les personnes transgenres trouveront également un lieu d’écoute où elles ne seront pas jugées. Un lieu pour se poser et être entendu. « Elles sont discriminées à outrance et maltraitées déplore Evelyne Sagnet, elles auront un endroit pour parler et être écoutées mais aussi pour avoir des informations médicales, administratives et juridiques. » Le futur centre accueillera également les réfugiées sans papiers qui sont particulièrement rejetées dans leur pays au point de s’enfuir. « Elles sont en danger dans leur pays et dans les foyers en France où elles doivent vivre avec des homophobes et des transphobes alors qu’elles espéraient avoir la tranquillité. »

A la recherche de locaux

Elles lancent un appel pour trouver un local de 600 m² à louer, en centre-ville de Limoges de préférence, desservi par les transports en commun, avec idéalement une grande salle pour les réunions, les conférences et les spectacles notamment les Drag Show proposés par l’association Blasted, sans oublier une cafétéria.

Les étudiants, les parents et toutes les personnes concernées pourront pousser la porte pour y trouver des informations. Le centre abritera un espace de documentation spécialisée. Ce centre permettrait de rompre l’isolement dans lequel se retrouvent de nombreuses personnes. « La communauté est là, nombreux se cachent encore car ils ont honte remarque Andrée Carment, la communauté LGBTI+ représente environ 10% de la population et ces 10%, on les retrouve partout. Des personnes nous téléphonent, elles ont le sentiment d’être seules. Elles ne connaissent pas les associations et sont en souffrance. Une grosse majorité n’assume pas par rapport à leur famille ou à la pression sociale et professionnelle. »

Le budget de fonctionnement évalué entre 35 000 € et 40 000 € avec un salarié à temps plein reste donc à boucler. Le collectif a édité une plaquette pour attirer les mécènes via du mécénat financier (dons déductibles des impôts à 66%) ou en nature (locaux, dons de meubles, prêt de véhicules…) et de compétences (mise à disposition ponctuelle d’un salarié).

(*) Lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queers, intersexes et les autres.


En Nouvelle-Aquitaine, plusieurs centres LGBTI + sont ouverts à savoir : Le Girofard basé à Bordeaux, ADHEOS à Angoulême, Saintes et La Rochelle, Bascos centre LGBT+ Sud Aquitaine à Bayonne, Biarritz et Hendaye.

Infos pratiques !

Contact : asso.limbow@gmail.com

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