Le CHU de Bordeaux en quête urgente de mères allaitantes


Le CHU de Bordeaux en appelle à la générosité des mères allaitantes qui, grâce au don de leur lait, peuvent améliorer la vie de nombreux bébés.

Une femme allaite son bébéPexels

Le don de lait maternel est fondé sur les principes de l'anonymat, de la gratuité et du volontariat.

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 29/12/2022 PAR Juliette Huard

En Nouvelle-Aquitaine, les mères allaitantes et donneuses manquent à l’appel. Le don de lait maternel ne concerne qu’une minorité : les femmes, notamment les femmes qui ont accouché et qui allaitent. Malgré cela, il reste important. Le lactarium du CHU de Bordeaux peine toutefois à trouver des donneuses. « Cela fait plusieurs mois que nous n’avons plus assez de lait. À la demande d’un établissement, on donne un délai de 2 à 3 semaines. Alors qu’on peut répondre immédiatement quand on a beaucoup de lait », affirme Delphine Lamireau, pédiatre et responsable biberonnerie et lactariums du CHU de Bordeaux. Depuis septembre, les dons de lait maternel chutent. Et encore plus en cette période de fêtes de fin d’année.

11 000 grands prématurés naissent chaque année

Encore méconnu du grand public, le don de lait maternel permet de distribuer les précieux aliments aux qualités inédites aux bébés prématurés, ayant moins de 37 semaines. Le lait maternel est davantage indispensable pour les enfants dits « grands prématurés » (moins de 32 semaines ou moins de 1,5 kilogrammes). Il est aussi donné aux nourrissons atteints de pathologies chroniques cardiaques, digestives et rénales. « Ces bébés ne peuvent boire autre chose que du lait maternel », déclare la pédiatre.

Les enfants prématurés de moins de 32 semaines sont près de 11 000 chaque année en France, avec un besoin de 6,8 litres par nourrisson de moins de 1,5 kilogrammes et par séjour, soit 70 000 litres par an. Autrement dit, la collecte de lait maternel est insuffisante, avec 55 000 litres disponibles chaque année.

Qui dit quantités insuffisantes, dit sélection. « Comme nous n’avons pas assez de dons de lait maternel, on priorise les bébés prématurés. On donne ainsi aux enfants ayant une pathologie, une préparation infantile particulière, indique Delphine Lamireau. Comme on a rarement trop de lait, dans 90 % des cas, le lait maternel est destiné aux nourrissons prématurés », poursuit la responsable biberonnerie et lactariums du CHU de Bordeaux.

Les collectrices se rendent au domicile des mères allaitantes

Pour donner leur lait, une des 17 collectrices de la région vient au domicile des mères allaitantes avec des biberons stériles, des pastilles de décontamination à froid et un kit pour la prise de sang à faire par une infirmière pour vérifier les sérologies virales (hépatite B, hépatite C, HIV et STLV). À l’image du don de sang, un questionnaire médical sur la santé de la donneuse lui est également demandé, permettant de garantir la sécurité du receveur. À noter que le don de lait est ouvert à toute mère allaitante, même si son bébé n’a que quelques mois. Contrairement au don de sang, les mères allaitantes peuvent donner ce qu’elles veulent. « On demande un minimum de 400 millilitres de lait maternel. Mais certaines mères donnent jusqu’à 10, 20, voire 30 litres », souligne la pédiatre.

Une fois le don fait, il est conservé chez la collectrice dans un congélateur prêté par le CHU de Bordeaux. Il est ensuite envoyé au lactarium où il est lyophilisé, pasteurisé et redistribué. À savoir que le CHU de Bordeaux compte deux lactariums, à Marmande (1200 litres chaque mois) et au sein de l’hôpital Pellegrin. Celui de Marmande, vétuste au niveau des équipements et des locaux, déménagera – sans modification dans l’activité – à Pessac, sur le site de l’hôpital Haut-Lévêque, d’ici 2024. « Jeunes mamans, votre lait est un soin pour les bébés les plus fragiles. Nous avons besoin de vous », témoigne Delphine Lamireau.

Infos pratiques !

Pour faire un don, contactez le lactarium de Bordeaux (05 56 79 59 14) pour obtenir les coordonnées d’une collectrice.

Il est impératif de disposer d’un congélateur à domicile.

Ça vous intéresse ?
Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Nouvelle-Aquitaine
À lire ! SANTÉ > Nos derniers articles