Le CHU appelle à la générosité des mères allaitantes


Le CHU de Bordeaux lance un appel au don de lait maternel afin de répondre à une hausse des demandes sur la métropole, mais aussi rendre plus visible cette collecte en baisse depuis quelques mois.

Photo lactarium mère avec son bébéPexels

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 08/12/2021 PAR Margaux Renaut

Le lactarium du CHU de Bordeaux a lancé, ce 25 novembre, un appel au don de lait maternel, ouvert à toute mère allaitante et qui repose sur les principes du volontariat, de l’anonymat et de la gratuité. Les lactariums, en Gironde ceux de Bordeaux et Marmande, participent à la promotion de l’allaitement maternel et du don de lait, à l’information et à l’accompagnement des familles et de leur nouveau-né.

« Les lactariums ont deux missions » affirme Delphine Lamireau, responsable lactariums et biberonnerie du CHU de Bordeaux, « la promotion du don de lait maternel et l’accompagnement des mères allaitantes ». En Gironde, deux lactariums, une chance « sachant que tous les CHU n’en ont pas », celui de Bordeaux à l’hôpital des enfants et celui de Marmande, plus gros lactarium de France et qui distribue dans toute la France.

À Marmande, 12 000 litres de lait par année, mais surtout la particularité ou plutôt l’exclusivité, d’être le seul au monde à transformer le lait maternel sous forme lyophilisée, c’est-à-dire en poudre sèche, permettant une conservation prolongée de 18 mois à température ambiante. « La possibilité de pouvoir lyophiliser le lait est une chance » explique Delphine Lamireau, « cela nous permet notamment de distribuer aussi dans les départements et territoires d’outremer ». Selon la responsable lactariums et biberonnerie du CHU de Bordeaux, celui de Bordeaux est un peu différent. « Intégré à l’hôpital des enfants du CHU de Bordeaux, il remplit une fonction d’accompagnement, représentant un lieu d’accueil pour les familles d’enfants hospitalisés, et cela nous permet d’être plus proches des mamans ! » affirme-t-elle avec enthousiasme.

Le CHU de Bordeaux et son projet « Lactarium de Bordeaux » est d’ailleurs l’un des 16 lauréats en Nouvelle-Aquitaine de l’appel à projet national 1000 premiers jours, qui sélectionne et finance des projets destinés à mieux informer et à mieux accompagner les jeunes parents au cœur des 1000 premiers jours de vie de leur enfant.

 

Le don de lait maternel, encore méconnu 

L’appel au don de lait maternel du CHU de Bordeaux s’inscrit dans une hausse des naissances et donc des commandes sur la métropole bordelaise. « Une demande grandissante » selon Delphine Lamireau, « qui malheureusement s’oppose à une collecte en baisse ces derniers mois ». Et pourtant, chaque jour, la biberonnerie du CHU de Bordeaux a besoin de 5 litres de lait, distribués aux bébés prématurés que les mères ne peuvent pas nourrir avec du lait maternel, mais aussi, aux bébés atteints de pathologies chroniques digestives, rénales et cardiaques.

Pour répondre à ce besoin, le lactarium de Marmande fait appel à 19 collectrices qui se déplacent au domicile et mettent à disposition biberons stériles, tire-lait manuel en prêt ou un tire-lait électrique en location sur ordonnance avec prise en charge par la Sécurité sociale et la mutuelle de la donneuse ainsi que des pastilles de décontamination à froid. Ces collectrices réalisent en premier lieu, un entretien médical puis fournissent un kit pour une prise de sang à faire par une infirmière pour réaliser la recherche des sérologies virales.

Pourtant bien organisé, le don du lait est bien moins connu que d’autres dons, don de sang, de gamètes, d’organes… « Et pourtant, explique Delphine Lamireau, le lait maternel est indispensable pour les prématurés ». Les prématurés de moins de 37 semaines représentent 50 000 enfants par an alors que les prématurés de moins de 32 semaines ou de moins de 1500g représentent environ 11 000 enfants par an, avec un besoin moyen de 6,8 litres par séjour et par enfant, soit 70 000 litres par an. Encore insuffisante, la collecte de lait maternel ne représente en France que 55 000 litres environ par an, raison pour laquelle « nous devons faire notre possible pour donner à cette collecte la visibilité dont elle a besoin » conclut Delphine Lamireau.

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