Diplômé de l’école des Beaux-Arts de Bordeaux, Laurent Perbos fait partie des fondateurs de la revue Buy-Self, catalogue de vente par correspondance de productions artistiques. Expositions personnelles ou collectives, il a participé à de nombreux évènements nationaux et internationaux, de Paris à Marseille, en passant par Montréal, Turin, Budapest ou Atlanta. Exposer à la Winery? “C’est arrivé un peu par hasard”, répond l’artiste. “Je n’entretiens pas dans mon travail un rapport particulier au vin. On est ici simplement dans un espace privé, un autre contexte d’accroche que dans un musée ou une galerie”.
Détournements majeurs
Les oeuvres s’intègrent pourtant sans difficulté au décor. L’installation intitulée Aire (“comme une aire de jeu”, explique Laurent Perbos) reprend tous les éléments caractéristiques d’un terrain de tennis reproduit à échelle réelle:filet, piquets, lignes. L’artiste fait glisser cet objet connu sur les marches du jardin de la Winery, joue de l’architecture comme partie intégrante de cette oeuvre et crée un dialogue inattendu avec l’espace environnant. Même logique de détournement pour Inflatabowl, autre installation, présentée dans la boutique. Réalisée à partir de l’accumulation d’une cinquantaine de ballons et jeux d’eau gonflables, elle insuffle un vent d’enfance retrouvée, estival, nostalgique, et inquiétant, peut-être.
“On manque de mécènes!”
À l’initiative du projet, Philippe Raoux, propriétaire des lieux et du limitrophe Château d’Arsac, notamment. “Si on comptait uniquement sur les institutions, on ne s’en sortirait pas”, déplore Laurent Perbos. “On a vraiment besoin de gens qui viennent de l’extérieur, comme Philippe Raoux. Ces interventions privées sont trop rares en France, et le fossé se creuse avec les autres pays où les collectionneurs sont plus dynamiques. Il faudrait davantage initier les gens à l’art contemporain.” La consommation de l’art évolue. Celle du vin aussi.
Léo Peresson