Venu tout droit de Dordogne, le sculpteur Denis Monfleur expose au MusBA une centaine de ses créations. Une partie de ses sculptures est au sein du Musée et s’accorde avec les tableaux. « J’ai fait un Saint Georges. Il s’agit de la plus grande pièce au monde en émail », explique le sculpteur. La statue se situe au pied du « Martyre de Saint Georges » de Paul Rubens.
La collection de Denis Monfleur n’est pas seulement ni petite ni enfermée dans les murs du musée, elle vit aussi à l’extérieur. 4 sculptures monumentales en granit de 3 à 7 tonnes chacune, sont exposées dans les jardins. Une autre se situe dans la cour de l’Hôtel de ville et une dernière sur le parvis de la Gare Saint-Jean.
Dans la galerie du Musée des Beaux Arts, le rez de chaussé est également consacré aux œuvres du Périgourdin avec une particularité : le toucher. L’artiste permet aux visiteurs d’apprécier la texture de la pierre taillée à la main. « Denis compte parmi les derniers artistes de sa génération à tailler la pierre directement. C’est un défi, il n’y a pas de retour en arrière. Il travaille également qu’avec des pierres dures comme du granit et de la lave », note Sophie Barthelemy, directrice du MusBA.
Avec le toucher, on a une émotion, un ressenti différent
Dans cet esprit d’utilisation de ses sens, une autre exposition est proposée au premier étage de la galerie : « Prière de toucher l’art et la matière ». Une expérience « sensorielle qui permet aux visiteurs de toucher, palper, sentir avec un dispositif olfactif et sensoriel », explique Isabelle Beccia, à l’origine du projet bordelais. « Avec le toucher, on a une émotion, un ressenti différent. »
Le MusBA a choisi de faire reproduire par Tactil Studio quelques œuvres de figures humaines issues de sa collection. Deux sculptures reproduites de Denis Monfleur sont d’ailleurs exposées. Pour toucher ces copies, le gel hydroalcoolique est obligatoire et un masque… pour les yeux est donné.
C’est aussi une exposition inclusive que propose le Musée des Beaux Arts. « Il y a eu une coopération avec des personnes handicapées visuelles et des associations viennent participer aux visites. Ils pourront faire la visite et être médiateur pour le public », précise Isabelle Beccia.
58 élèves ont imaginé leur exposition
Les sens sont aussi au rendez-vous d’une troisième exposition dans les murs du MusBA. « C’est une exposition particulière, une première en France », annonce Sarah Choux, médiatrice de cette exposition « Resculpter les énergies ». L’association québécoise Fusion Jeunesse, installée à Bordeaux, a collaboré avec des enfants pour créer leur propre exposition. 58 élèves de CM1, 5ème et 1ère ont « découvert l’environnement muséal et les métiers de l’ombre comme la médiation, la communication, la scénographie et la conservation d’œuvres », poursuit Sarah Choux. Ces élèves considérés « fragiles, futurs décrocheurs » sont passés « d’une maquette à une vraie exposition à partir de matériaux de récupération ».
« Les élèves ont produit un mur tactile à partir de différentes matières », explique un jeune du collectif Cmd+0, qui a aidé à scénariser l’exposition. Une ambiance sonore « à partir de bruit du quotidien, de règles, de trousses, de crayons » a été imaginée. De quoi réveiller les 5 sens des visiteurs.