Richesse de techniques et de thématiques
Les dessins et estampes, qui figurent dans l’exposition, illustrent une grande palette de techniques graphiques (fusain, crayon, sanguine, aquarelle, gravure…), ainsi que les différentes étapes de création (esquisses, projets de grands décors…). Datant du XVII au XX siècle, les oeuvres traitent de thèmes non moins riches, comme la nature, le paysage, les vues urbaines, le monde ouvrier, les projets d’affiches, et d’autres encore. « Nous voulions faire en sorte que le public se laisse séduire par ces petits trésors assez inattendus. » explique Stéphanie Dalmasso, commissaire de l’exposition.
Alfred Roll et les ouvriers
Parmi ces « trésors », plusieurs oeuvres méritent une attention particulière. On a donc, notamment, l’occasion d’admirer les dessins d’Alfred Roll, illustrant cinq ouvriers, qui s’avèrent en réalité seulement les esquisses de personnages, destinées à une oeuvre beaucoup plus monumentale. « Ces cinq dessins ont en effet servi d’études préparatoires pour « Le chantier de construction du Pont de Suresnes », un tableau ornant actuellement la salle du Conseil de l’Hôtel de Ville. » explique Mme Dalmasso. Neuf autres esquisses de Roll, de la même collection, sont exposées en ce moment au Musée des beaux-arts de Bordeaux.
Faust hanté par Marguerite
Outre les dessins d’Alfred Roll, c’est l’oeuvre exceptionnelle de Dagnan-Bouveret intitulée: « Marguerite au Sabbat », qui semble tenir le rôle de pièce maîtresse de l’exposition. La seule peinture parmi les multiples dessins et estampes, représente une femme, qui avec un visage pâle et souffrant, tient un enfant mort dans ses bras (photo Aqui! ci-contre). Le tableau illustre la vision effrayante que Faust se fait de Marguerite, après que celle-ci, desespérée, décide de tuer le fruit de sa relation avec Faust. Le grand tableau est, comme précédemment, accompagné d’une étude préparatoire du visage de l’artiste, qui a servi comme modèle pour Marguerite. « Si on regarde attentivement, on aperçoit des traces de traits horizontaux et verticaux, une mise au carreau, que l’artiste a ensuite transposé sur le tableau final. » remarque Mme Dalmasso.
Les premiers « billboards »
Enfin six gouaches originales de Leonetto Cappiello, ainsi qu’une délicate série d’aquarelles d’inspiration extrême-orientale des années 20/30, nous montrent des ébauches, très vives et en couleur, d’affiches publicitaires et de calendriers. Cappiello se concentre surtout sur le monde du cirque. Les personnages, dans leurs accrobations, semblent chérir des bouteilles. On peut seulement en déduire qu’elles ont un jour servi à la publicité de grandes marques d’alcool.
Le rôle primordial de la conservation
De manière assez inattendue, c’est un film qui vient clôturer l’exposition. Réalisé par l’équipe du Musée de Besançon, le documentaire présente trois techniques de restauration de dessins et d’estampes, sur trois oeuvres différentes. « Nous voulions ainsi sensibiliser le public au travail des conservateurs-restaurateurs. » raconte Mme Dalmasso « Car Il faut savoir que la conservation des oeuvres d’art, des dessins de papier en particulier, demande un important travail au préalable, chargé de grande responsabilité; l’appel du restaurateur doit s’effectuer seulement en dernier recours. »
« Petits Chefs-d’oeuvre de papier »
jusqu’au 20 avril – Entrée libre
Salle d’exposition des musées de Cognac
48 Boulevard Denfert-Rochereau
16100 Cognac
Contact: 05 45 32 66 00
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