La viticulture française se réunit et s’exprime à Bordeaux


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La viticulture française se réunit et s'exprime à Bordeaux

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 05/07/2017 PAR Solène MÉRIC

Pour les trois jours à venir le programme des congressistes est chargé et se partage en trois temps forts décrit Stéphane Héraud. Les 150 participants au Congrès des coopératives viticoles sont en effet, déjà au travail sur en mode ateliers depuis ce mercredi matin. Au programme, une commission se dédie à des thématiques juridiques, une deuxième sur la question relativement nouvelle de l’oenotourisme par les coopératives, quant à la troisième et dernière, elle se consacre aux sujets européens de la viticulture dans un contexte de réforme de la PAC, ou encore du Brexit et ses éventuels conséquences budgétaires.
Le deuxième temps forts des ces 3 jours de rencontres offrira un regard bien plus prospectif sur la coopération viticole, l’ensemble des participants étant amenés à s’interroger sur les axes stratégiques à l’horizon 2030. « C’est un travail mené depuis un peu plus d’un an et demi par une commission ad hoc, pilotée par FranceAgrimer, et composée de Présidents et directeurs de caves, de chercheurs, de représentants du négoce. Un travail nourri de nombreuses consultations auprès d’acteurs et de parties prenantes de la coopération, et l’utilisation d’outils modernes de projection dans l’avenir », explique le Président de la CCVF. « Lors de la matinée du 6 juillet différents scénarii issus de ces travaux de prospective vont être présentés aux participants qui pourront donner leur avis via leur téléphone portable, et ainsi parvenir à dégager des axes stratégiques d’avenir pour la coopération viticoles ».

Un invité de marque et une absence remarquéeDans l’après-midi, après un déménagement de la symbolique Cité du Vin vers la Cité mondiale à la capacité d’accueil plus importante, place au Premier Congrès de la Viticulture Française auquel, rejoints par les autres familles viniviticoles, plus de 500 personnes ont prévu d’assister. Parmi elles, un invité de marque Phil Hogan, Commissaire Européen à l’agriculture, et une absence remarquée, et vivement regrettée, celle de Stéphane Travers, nouveau Ministre de l’Agriculture.
« En France, nous avons un nouveau Président de la République, un (deuxième) nouveau Ministre de l’Agriculture, une nouvelle assemblée nationale, et même l’annonce d’Etats Généraux de l’alimentation par le Président de la République… En Europe, l’heure est bientôt à la renégociation de la PAC, à la récente adoption par la Commission européenne de la proposition du règlement Omnibus (règlement de nature financière qui propose des mises à jour de la législation européenne dans plusieurs domaines, dont la politique agricole commune (PAC), ndlr),ou encore le contexte de Brexit, qui ne sera pas sans conséquence sur le budget de l’Europe… On s’est dit que dans un tel contexte, source d’évolutions, c’était le moment de lancer un message unitaire aux responsables politiques nationaux et européens », synthétise Stéphane Héraud.

PAC, fiscalité, cépages résistants…Parmi les interpellations que les responsables professionnels comptent adresser au Commissaire européen, beaucoup sont liées à la gestion des risques, et notamment au regard de la récente vague de gel qui a frappé le vignoble français. « Nous attendons un coup de boost de l’Europe en la matière, et notamment pour rendre l’assurance climat plus attractive pour les viticulteurs ». Une demande qui pourrait bien être exaucée puisque le règlement « Omnibus », qui doit encore passé le stade des débats parlementaires, propose de passer la mise en œuvre de l’assurance dès 20% de récoltes touchées, et non plus 30%. « Sur la gestion des risques, au-delà du contrat d’assurance, on peut sans doute envisager avec l’Europe et le fonds de mutualisation, une assurance sur le risque économique. D’autres filières, notamment la filière céréale y pensent également… », pointe Boris Calmette, qui souligne aussi qu’une carte est également à jouer du côté fiscal, donc avec le Gouvernement français cette fois, et notamment du côté de l’assouplissement de la Dotation Pour Aléa.
Autre point d’attention pour les deux hommes, la question des cépages résistants, « c’est une question sociétale très importante, et on commence à bien les connaître pour les intégrer au mieux dans nos vins et vignobles, mais là aussi nous demandons un coup de booster à l’Europe ».
Enfin bien sûr, la PAC ne sera pas oubliée. « Nous souhaitons conserver notre spécificité autour des aides structurantes à l’investissement, et ne pas tomber dans l’horizontalité des aides que connaissent les autres secteurs agricoles, le tout avec un budget qui puisse continuer à suivre, et ce malgré les impacts que pourrait avoir le Brexit sur le budget européen et donc aussi sur le budget de la Politique agricole commune ». Pour mémoire, le budget européen destiné à la viticulture française est de 250 M€ par an. La viticulture a l’échelle européenne est au total dotée de 1, 2 Mds €, sur un budget PAC de 362 Mds d’euros sur la période 2014-2020, soit environ 50Mds d’euros par an.

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