La nouvelle région au chevet des Lycées Professionnels


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La nouvelle région au chevet des Lycées Professionnels

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 11/02/2016 PAR Romain Béteille

Alain Rousset, président du Conseil régional d’Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes a donc convié un amphithéâtre entier composé d’environ 500 personnes à l’EINSEIRB-MATMECA de Talence ce jeudi 11 février, majoritairement des représentants de lycées professionnels des trois régions confondus, pour une réflexion commune autour de la promotion de la formation professionnelle. Le but : fludifier les parcours des étudiants et les passerelles qui permettent d’y accéder. « Les parents n’y voient pas forcément clair dans les parcours, le décrochage reste la plaie de notre système » a ainsi affirmé Jean-Louis Nembrini, vice-président du Conseil régional en charge de l’éducation et des lycées, qui a soumis l’idée de mettre en place un futur « réseau d’ambassadeurs des lycées ». 

Une réflexion globale

Cette réunion à grande échelle s’est également voulue comme un témoignage de la collaboration entre le rectorat et la région, par la présence d’Olivier Dugrip, recteur de la région académique et de l’académie de Bordeaux. Selon lui, 46% des bacheliers professionnels ont décroché un emploi dans les six mois qui ont suivi leur diplôme dans la région. « Nous avons une ambition : celle d’avoir une politique unique, globale, cohérente fondée sur une seule et même carte des formations régionales », a ajouté le recteur. Un chantier de taille : rien que sur l’académie de Bordeaux, on compte en effet 44 960 étudiants entrants pour la rentrée 2015, et l’uniformisation des filières risque d’être un processus complexe compte-tenu de la diversification des formations et de l’étendue du nouveau territoire. « Les bacheliers pros admis en BTS représentent actuellement 30% de la capacité totale de ces formations. Il demeure donc encore des marges de progression », a ajouté Olivier Dugrip, qui a rappelé la nécessité de mettre en oeuvre le plan gouvernemental annoncé en janvier qui prévoit 500 formations nouvelles dans les métiers d’avenir et l’engagement de 1000 professeurs supplémentaires d’ici 2017. 

Des propositions inter-régionales

L’ambition affichée de l’académie de Bordeaux est ainsi de former quelques 300 nouveaux apprentis par an. Pour cela, elle s’est doté de 12 nouvelles formations à la réntrée précédente et de 122 apprentis. « Toutes nos places ne sont pas pourvues, loin s’en faut. La faute peut-être à une frilosité des entreprises et à un manque de travail commun. Les quelques réserves corporatistes et revendications professionnelles ne sauraient faire front à l’enjeu national de l’apprentissage », a terminé le recteur. Un avis partagé par Pierre-Yves Duwoye, recteur de l’académie de Limoges, qui a profité de la tribune qui lui était offerte pour faire quelques propositions. Mettre l’apprentissage dans une logique de continuité en prévoyant des passerelles, « concevoir une ingénierie du parcours pour s’adapter aux élèves et aux besoins de l’industrie », ouvrir un CFA Académique pour piloter l’ensemble des CFA régionaux, avoir une mixité des publics dès l’entrée dans les formations. Le responsable a aussi, non sans une pointe d’ironie, abordé le sujet sensivle des subventions que la région attribue au rectorat. « Il faut une convention claire sur ce point, une base de données unique entre la région et le rectorat, et pas des subventions au coup par coup. Enfin, on nous demande de former 500 000 apprentis au niveau national, mais pour l’instant ils ne sont pas pris en compte dans les effectifs… » a gentiment raillé Pierre-Yves Duwoye. 

Les quelques instants d’échanges avec la salle ont été suivis de quelques « exemples de bonnes pratiques » déjà mis en place par la région comme l’aide aux devoirs, Cap Métiers ou les Olympiades des Métiers. Reste que cette réflexion autour d’une grande filière professionnelle régionale va évidemment de pair avec le souhait, exprimé par Alain Rousset durant la campagne, de centraliser au niveau régional l’ensemble du service public de l’emploi. Selon les données récoltées dans le budget primitif 2015, la part budgétaire consacrée à la formation professionnelle et à l’apprentissage était de 19,34% avec 275 millions d’euros pour la seule région Aquitaine. Avec 115 centres de formation d’apprentis, 181 000 étudiants, 296 lycées et 6 grands pôles universitaires, la tâche risque de prendre une ampleur différente… 

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