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PUBLIÉ LE 14/06/2023 PAR Solène MÉRICVoilà 4 ans, Covid oblige, que la filière aéronautique et spatiale n’avait pas tenu salon au Bourget. Une éternité, ou presque, pour un monde qui porte l’innovation dans son ADN. Preuve en est, « le thème central de cette édition sera la décarbonation de l’aéronautique », assurent d’une seule voix Alain Rousset et Bruno Darboux, président du pole de compétitivité Aérospace Valley, dont l’aire d’influence s’étale de la Nouvelle-Aquitaine à l’Occitanie.
Si le pôle jusque-là soudait les 2 territoires en un stand commun lors de la manifestation parisienne, ce ne sera pas le cas cette année. L’Occitanie a décidé de partir seule, obligeant la Nouvelle-Aquitaine, bon gré mal gré, à faire de même. Pour autant pas de perte de visibilité de « la puissance de l’écosystème aéronautique et spatial dans le Sud-Ouest, promet Bruno Darboux, puisque les deux pavillons seront côte à côte ».
Start-ups, vitrine technologique et innovations de rupture
Pour ce qui concerne le stand néo-aquitain, une opération à 100 000 euros pour la Région, 65 entreprises et structures, dont 13 start-ups, se côtoieront sur les 650 m² de l’espace. Occitanie ou pas, c’est la Nouvelle-Aquitaine qui amène sous sa bannière ou en stands individuels, le plus de start-ups, 35 au total. Sur le stand institutionnel, c’est une véritable vitrine technologique d’innovations collaboratives (une quinzaine) made in Nouvelle-Aquitaine qui seront également à l’honneur avec la présence des 5 pôles et clusters de l’aérospatial qui les portent : Aerospace Valley mais aussi ALPHA RLH, Digital Aquitaine, le cluster Composite Nouvelle-Aquitaine, le Pôle européen de la Céramique.
Parmi ces projets collaboratifs porteurs d’« innovations de rupture », les visiteurs pourront notamment découvrir le projet Regiona’LH2 qui vise à la réalisation d’une chaine de propulsion complète à partir d’un réservoir d’hydrogène liquide visant à faire fonctionner un moteur d’avion léger électrique, ou encore ASSINOV2 qui développe une nouvelle technologie hybride d’assemblage mécanique composite métallique, ou bien encore, issu du projet SAPHYR, « un robot de production de 6 tonnes et 3 mètres de haut », décrit Christian Houel, le président du Directoire d’ADI, l’agence de l’innovation régionale, à la manette de l’accompagnement des entreprises sur le Salon.
Présent aussi, le centre d’innovation spatiale Way4space, qui fera là « son premier Bourget, 18 mois à peine après sa création », indique son directeur Philippe Troyas. Là aussi, l’innovation sera au menu puisque la structure lancera, notamment, à cette occasion un appel à manifestation d’intérêt autour du projet Second skin, « l’idée est de créer une sous-combinaison pour monitorer les paramètres de santé des astronautes. C’est un projet en transversale avec les domaines de la santé et les compétences textiles techniques avec ADI et Alpha RCH ». Un salon, aussi et d’abord salon d’affaires, qui donnera l’occasion aux acteurs de renouveler des conventions ou d’en concrétiser de nouvelles avec des partenaires régionaux, nationaux et parfois internationaux du secteur aéronautique et spatial.
Décarbonation et New space
Au total un éventail d’acteurs, de compétences et d’innovations, qui, plus qu’une démonstration de forces, permet aussi à la Nouvelle-Aquitaine de démontrer sa volonté de toujours vouloir rester dans la course de l’aéronautique et du spatial et notamment sur les nombreux enjeux environnementaux et de décarbonation, mais aussi de faire de la région « un lieu d’accueil des nouvelles start-ups qui travaillent sur le New Space », souligne Alain Rousset.
SIAE 2019 - Alex Marc En plus de l’espace entreprise sur le stand, un chalet est également mis à disposition
des entreprises par la Région, en bord de pistes et des espaces extérieurs du Salon
Un président de région qui souligne que pour développer ses ambitions, la Nouvelle-Aquitaine peut compter sur ses atouts : « sa dualité entre civil et défense » en matière d’aérospatial, sa propension, à l’image d’Aérocampus à soutenir la formation dans ces domaines. Pour rappel le « projet d’installer quatre écoles supérieures dans la région », ou encore l’existence déjà sur ses terres de projets de rupture tels que Flying Whales, solution de transport de marchandises par dirigeable ou VoltAero autour de l’avion léger à motorisation hybride électrique.
Les ambitions seront réaffirmées dans une feuille de route présentée au Bourget « résolument transgressive sur la propulsion, résolument innovante, résolument humaine avec développement de l’emploi de qualité et résolument autour de la souveraineté de l’Europe face au risque de perdre en compétence». En tête, outre les difficiles avancées de l’Europe spatiale, l’avion de combat du futur européen, autour duquel les préoccupations notamment françaises se multiplient. Plusieurs pays européens, dont l’Allemagne, ont choisi de renouveler leur flotte d’avions de combat non pas par le Rafale français ou les Eurofighter allemands et espagnols mais par le F-32… américain.
La filière Aérospatiale – Défense en Nouvelle-Aquitaine
– 3ème région aérospatiale avec 13 % de l’emploi national
– 1ère région aéronautique de défense et maintien en conditions opérationnelles
– 550 entreprises, avec plus de 40 000 emplois directs
– 45 % d’activité duale (aviation civile et militaire)
– 25 M€ par an d’aides régionales pour la filière ASD (hors ingénierie financière)
