La « Morue noire », un univers parallèle à deux pas de chez vous.


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La "Morue noire", un univers parallèle à deux pas de chez vous.

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 23/03/2010 PAR Olivier Darrioumerle

Bernard Ouvrard fait partie du collectif depuis le début. Son atelier est spacieux et lumineux. C’est ici que sont nées « ses têtes ». Une réinvention de l’art primitif. Il ironise : « un art matérialiste figuratif à la mode de chez nous ! » Les artistes se défendent de rentrer dans des cases.
Postier la nuit, artiste le jour, Cyril Bui travaille le bois dans un des cinq ateliers de la Morue noire, au rez de chaussée. « Je construis, je détruis, je bidouille ». Passionné d’une matière molle et dure qui le canalise, Cyril Bui, timide, apprécie essentiellement la rencontre avec les autres. « Le bois et le fer peuvent s’assembler » s’exclame-t-il. Dans l’atelier voisin, Michel Lecoeur, réaliste et fantastique, travaille le fer pour donner forme à son imagination. Il n’a pas d’autres sujets de préoccupations que ceux qui le tarabustent. Lorsqu’on lui demande si les artistes sont condamnés à la précarité, il répond : C’est bien plus grave, nous sommes des dinosaures condamnés à la disparition ! »  

Un gros chat borgne traverse l’atelier dodelinant sur ses quatres pattes…

 Michel Lecoeur ne veut pas changer le monde, il est seulement programmé pour l’art. Tandis qu’il nous fait ressentir l’irrépréssible besoin de créer chez l’être humain, un gros chat borgne traverse l’atelier dodelinant sur ses quatres pattes. C’est de la nécessaire sincérité de l’artiste dont il est ici question. La viabilité de la Morue noire est possible grâce à la bonne volonté de Noël Mamère et la municipalité de Bègles. Michel Lecoeur ne mâche pas ses mots lorsqu’il nous confie l’exceptionnalité de ce genre d’initiative dans la communauté urbaine de Bordeaux. De tête, il énumère tous les projets culturels avortés avant de désigner ni plus ni moins la CUB  comme  » une structure buvard qui a la faculté d’annihiler les initiatives, un étouffoir » et  de qualifier Evento de « gabegie. »

La Morue noire prend des initiatives : ce weekend, exposition et soirée théatrale.

Tout d’abord les artistes accueilllent les curieux avec grand plaisir. Il faut venir voir ces ateliers bouillonants et les personnages extraordinaires qui y travaillent ! De toute manière, la Morue Noire est le seul lieu de diffusion autonome à Bordeaux ! Sur l’initiative de Michel Lecoeur, des artistes non-résidents ont la possibilité de participer activement. Tous les âges, tous les arts. S’inspirer, s’entraider, s’influencer, mais ne pas rester isolé. Bernard Ouvrard se souvient d’un enfant de 13 ans qui était venu lui demander des conseils.
En quelques lignes, voici la politique de la Morue noire : outre les expositions ( en ce moment et jusqu’au 28 mars, Jackie Groisard ), les évènements ( Soirée théatrale, God’ass, de Marie Delvigne et Raymond Federman avec la compagnie les goupils, samedi 27 mars ) le collectif d’artistes organise à Bègles une biennale, entre 20 et 50 personnes sont sélectionnées et mis en avant. Le thème de cette année éclairera les étapes du travail d’un artiste,  » le devenir du passé ».

Olivier Darrioumerle

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