La lutte contre la flavescence dorée en question lors des Rencontres Viticoles d’Aquitaine (14/02/2012 à Bordeaux-Lac)


Josef Klement

La lutte contre la flavescence dorée en question lors des Rencontres Viticoles d'Aquitaine (14/02/2012 à Bordeaux-Lac)

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 08/02/2012 PAR Solène MÉRIC

Aqui! : Avant d’évoquer votre intervention relative à la lutte contre la flavescence dorée  en ouverture des rencontres viticoles d’Aquitaine, pouvez-vous revenir un instant sur les tenants et les aboutissants de cette manifestion? 
Marie-Catherine Dufour : Les Rencontres Viticoles d’Aquitaine sont organisées par le Vinopôle Bordeaux Aquitaine qui est issu d’un partenariat entre la Chambre d’agriculture de Gironde, l’Etablissement Public Local d’Enseignement et de Formation Professionnelle Agricole de Bordeaux-Gironde (EPLEFPA) qui regroupe les lycées agricoles de Gironde, et l’Institut Français de la Vigne et du Vin. Nous nous sommes regroupés car nous avons souhaité mutualiser nos compétences et nos moyens en termes de recherche appliquée, d’expérimentation et de diffusion des résultats. Ce volet diffusion et transfert est particulièrement important, et c’est dans ce cadre que sont organisées les Rencontres Viticoles d’Aquitaine.Tous les deux ans, on y présente les travaux réalisés par les trois partenaires et on essaie de se projeter dans l’avenir pour voir à quoi pourrait ressembler la viticulture de demain.Durant une demi-journée nous allons donc évoquer des thèmes de recherche dont les résultats sont particulièrement intéressants mais aussi un thème d’actualité qui est celui de la flavescence dorée, qui est pour les viticulteurs une préoccupation majeure, et particulièrement cette année.

@! : Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur cette flavescence dorée ?
M.-C. D. : La flavescence dorée est une maladie de quarantaine de lutte obligatoire, c’est-à-dire, que dès l’observation des premiers symptômes, il y a une obligation de déclaration de la maladie et une obligation de lutte, suivant les consignes d’arrêtés préfectoraux. C’est une maladie qui est présente en Gironde depuis 1994, mais pour laquelle on a noté une forte recrudescence depuis 2 ans, et particulièrement cette année. En 2011, les chiffres sont importants : en Aquitaine, 63 communes qui n’avaient jamais connu la flavescence dorée ont été nouvellement contaminées ! En Gironde sur les 25 000 ha prospectés par les différents organismes compétents en la matière, 40 000 ceps ont été détectés et 11 parcelles doivent être arrachées. Il y a également un gros foyer en Dordogne autour duquel 9 ha de vigne qui doivent être arrachés, de même que 3700 pieds isolés également situés à proximité de ce gros foyer.

Un système d’information géographique pour plus de réactivité

@! : Connaît-on les raisons de cette recrudescence ?
M.-C. D. : Il y a potentiellement plusieurs facteurs. Entre 1994 et 2003, lorsqu’on faisait le constat qu’une commune était atteinte, on faisait trois traitements insecticides supplémentaires au traitement normal, ainsi que sur les communes limitrophes. Depuis, pour être en conformité avec les politiques de réduction des intrants, on a essayé de diminuer le nombre de traitements, et ça a marché. Cette recrudescence est peut être le signe d’un relâchement un peu trop important dans le traitement. Mais cela peut aussi être lié au climat, particulièrement atypique de ces deux dernières années, et qui a pu faire ressortir les symptômes de flavescence dorée.En tous les cas, ce qui est sûr, c’est qu’il y a encore un gros travail de pédagogie et de formation à faire auprès des viticulteurs, pour qu’ils apprennent à reconnaître au plus tôt les symptômes de la maladie, les démarches à mettre en œuvre et les moyens de luttes. Une meilleure connaissance permettrait de diminuer de beaucoup les arrachages.

@! : Mais, une fois qu’elle est là, quels sont les moyens de lutte contre cette maladie ?
M.-C. D. : La gravité et la vitesse de propagation de flavescence dorée sont telles que depuis 2007 des mécanismes de lutte spécifiques ont été mis en place en Gironde avec la création des Groupements de Défense contre les Organismes Nuisibles (GDON). Sur le territoire girondin, 8 GDON ont été mis en place. Ces GDON, sont des groupements d’agriculteurs, qui bénéficient d’une délégation de prérogative du Service régional de l’Alimentation, autrement dit de l’Etat, pour pouvoir adapter la lutte au niveau local. L’adaptation se fait en fonction de la pression parasitaire, de la pression du foyer, et de l’importance de la population du vecteur de la maladie : la cicadelle. Ce protocole de traitement est donc dérogatoire aux arrêtés préfectoraux de lutte obligatoire et suscite un échange important d’informations de suivi et d’observation entre les GDON et les responsables administratifs, entre les GDON et les viticulteurs, et enfin entre les GDON et les gens sur le terrain qui font les observations.
Pour améliorer la qualité de tous ces échanges, la Chambre d’Agriculture de Gironde développe un système d’information géographiquebaptisé « Nos territoires » qui sera commun à l’ensemble des interlocuteurs. Ils auront ainsi la même information en temps réels, qui plus est sous forme cartographiée, ce qui permettra de faciliter le repérage des parcelles concernées. Cette cartographie de l’information en tant réel permettra, nous l’espérons, de gagner en efficience et en réactivité tout en améliorant la diffusion des informations entre les acteurs. C’est cette innovation technologique qui sera l’objet de mon intervention le 14 février.

Photo: Josef Klement

Propos recueillis par Solène Méric

Renseignements et inscriptions: http://www.vinopole.com/

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