Autour d’Henri Biès-Péré, Président de la FRSEA Aquitaine et de Laurent Oustry, Directeur de la FDSEA Pyrénées-Atlantiques, qui ont présenté les objectifs et réalisations de ce plan HSCT, étaient réunis tant des chefs d’exploitation que des partenaires institutionnels du syndicat agricole ; parmi eux : la MSA, la DIRECCTE et l’ARACT. Afin de réduire le nombre d’accidents et leur gravité, il faut sensibiliser les employeurs aux risques, non seulement au regard de leur santé ou de celles de leurs employés, mais aussi au risque économique que peut représenter un accident du travail au sein de son exploitation.
Un classeur d’information, de sensibilisation et de conseils
Si la loi impose depuis 2001, la réalisation d’ « un document unique de prévention des risques professionnels » dans chaque exploitation, celui-ci est souvent négligé par les exploitants. En effet, ce document unique doit à la fois recenser les risques présents dans l’entreprise, évaluer leur gravité, leur probabilité de survenue, et identifier les mesures de préventions existantes. En d’autres termes, il doit être adapté au fil des évolutions de l’exploitation et de la législation. Une obligation, certes utile mais pas toujours facile à tenir pour les exploitants agricoles.
Afin de les y encourager, la FRSEA Aquitaine, dans le cadre de son plan HSTC a créé un document, sous forme de classeur, constitué de « fiches d’information, de sensibilisation et de conseils ». Après avoir rappelé les exploitants à leurs obligations en termes d’hygiène, de sécurité et de conditions de travail, le classeur liste les principes généraux de prévention. Les risques transversaux inhérents à toute exploitation agricoleet enfin les risques spécifiques à chaque filière sont également consignés. Et à chaque fois snt précisés les principes ou règlementations de précaution qui s’imposent.
Facile à lire et évolutif, puisque de nouvelles fiches peuvent être ajoutées au fil du temps, ce classeur a d’ores et déjà fait l’objet de 25 réunions d’information dans chaque département et il a touché ainsi plus de 300 employeurs. Un mouvement informatif qui va continuer dans les semaines et mois à venir, via des réunions et communication par voie de presse agricole. A l’heure actuelle il existe 5000 exemplaires de ce référentiels de sécurité et prévention pais une réflexion va être menée quant à sa distribution sous format numérique a précisé Henri Bies Péré.
Confort et sécurité au service d’une meilleure productivité ?
Après la théorie, les participants à la réunion sont passés à la pratique terrain. Sur l’exploitation et le centre de conditionnement des Vergers de Lalanne, les trois associés, Daniel Dubroca, Mylène et Christian Panno, ont beaucoup investi pour le confort et la sécurité de leurs salariés. A la pommeraie par exemple, pour la récolte des fruits en hauteur, les échelles ont été remplacées par des nacelles qui portent les salariés d’un bout à l’autre des rangées d’arbres. « On diminue les risques d’accident, et les salariés n’ont plus à porter l’échelle » explique Daniel Dubroca. Il y note d’ailleurs un autre avantage : le gain de temps, ce qui estloin d’être négligeable en termes de productivité… Sur le centre de conditionnement beaucoup efforts ont été fait sur l’automatisation des chaînes. Mais Mylène Panno glisse un bémol : s’il elle reconnaît l’absolue nécessité de ces actions pour les salariés, il ne faut pour autant pas en idéaliser les retombées pour l’entreprise : « ça n’est pas valorisable sur le produit fini. C’est une dépense sans retour. »
Photos : Aqui.fr
Solène Méric