La colère monte chez les salariés de Ford Blanquefort, face à l’absence de projets d’avenir


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La colère monte chez les salariés de Ford Blanquefort, face à l'absence de projets d'avenir

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 13/12/2007 PAR Nicolas César

Le 11 décembre, ils étaient près d’un millier à manifester à Bordeaux. Hier, 400 salariés de l’usine Ford ont cessé le travail spontanément pour protester contre « l’absence d’avancées ». « Ford n’a rien proposé et nous a amusés pendant ces réunions de travail » déclare Francis Wilsius, secrétaire du CE de Ford Blanquefort, qui ne décolère pas. Aujourd’hui, (le 13 décembre), près de 80 % du personnel a débrayé toute la journée. « Les gens sont dans l’angoisse et ne supportent plus cette situation. » s’insurge le secrétaire du CE.

« Ford traîne des pieds »

Tous protestent contre ces réunions de travail, « qui n’ont rien apporté de concret ». « Les dirigeants de Ford disent avoir des pistes, mais en fait, ils n’ont rien, ils ne sont qu’au début d’une prise de contacts. Ils traînent les pieds. » peste t-il. Le plan A, le plan « idéal », serait que Ford Blanquefort décroche le marché de la boîte 6 vitesses. Ford Europe a accepté récemment leur candidature. Mais, il y a aujourd’hui 1% de chances que nous soyons retenus. C’est terrible, car c’est le seul projet qui, à ce jour, peut sauver nos 1 850 emplois », précise Francis Wilsius. Le plan B porte sur une diversification du site de Blanquefort. Les projets sont variés : cela va de la fabrication d’éoliennes, aux véhicules électriques (par le biais de la société SVE, filiale du groupe Dassault), en passant par la maintenance aéronautique. « Le problème est que ces projets ne nous permettront de maintenir au mieux que 400 emplois » souligne Francis Wilsius. « Mais aujourd’hui, rien n’est signé, or il faut deux ou trois ans pour mettre en place un projet industriel, ce qui signifie que nous allons être au chômage technique. Ford peut-il se permettre ce luxe ? » s’interroge t-il.

Quoi qu’il en soit, les salariés de Ford Blanquefort n’entendent pas baisser les bras. Ils vont désormais solliciter les plus hautes instances de l’Etat. Le 18 décembre, à 17h30, le secrétaire du CE de Ford Blanquefort, Francis Wilsius et Antoine Martos, secrétaire adjoint, accompagnés de Vincent Feltesse, président de la CUB et Alain Juppé ont rendez-vous avec Christine Lagarde, ministre de l’Economie, des Finances et de l’Emploi. L’objectif est de faire venir Nicolas Sarkozy à Blanquefort pour qu’il se saisisse du dossier et intervienne directement auprès de la direction de Ford Europe. Si aucune solution n’est trouvée rapidement, l’Aquitaine pourrait bien perdre, avec Ford, son deuxième vivier d’emplois…

Nicolas César

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